Les grandes étapes pour écrire ton livre de fiction et l’auto-publier
Personne devant un portail magique

Les grandes étapes pour écrire et publier ton roman de fiction

Il y a beaucoup à faire lorsque l’on s’attaque à un livre et il n’est pas évident de savoir quoi exactement! Je me charge donc de te peindre l’horizon :)

Introduction

Cet article se veut être une vue d’ensemble des sujets “écriture” et “auto-publication”.

Si tu ne me connais pas, je suis Pierre-Alexandre Yacoub. J’ai récemment publié Histoires d’Hebenelia et d’ailleurs via Amazon KDP que j’ai tâché de rendre le plus professionnel possible. Je reviendrai plus bas sur le choix de KDP (et pourquoi je n’y retournerai pas si je le peux).

Naturellement, cet article est amené à s’étoffer avec le temps, puisque ma vie d’écrivain, comme la tienne, est en perpétuelle évolution! Tu y trouveras diverses ressources (la plupart que j’ai écrite sur ce blog) pour t’aider dans ton chemin d’écriture également.

Nous allons parler de muffins

Spoiler alert: il n’y a pas de recette miracle mais une histoire, c’est un peu comme un muffin.

Avant même de penser à regrouper tes ingrédients pour faire de la pâtisserie, il te faut généralement trouver quelle pâtisserie tu souhaites faire, pour quelle occasion, sous quelle forme, dans quel but…

Eh bien, écrire un bouquin, c’est pareil.

Avant d’aller plus loin, il y a deux choses que j’aimerais souligner:

  1. Je pars du principe que tu souhaites écrire quelque chose à publier qui soit plus complexe qu’une nouvelle (sans dénigrer le travail associé, mon premier livre est un recueil de nouvelles).
  2. Ce que je vais te dire là est une suggestion, pas une obligation; les étapes et leur ordre ne sont pas une ligne à suivre, plutôt un ensemble de chemins à explorer.

Cela étant clarifié, en route!

À la conquête de tes thématiques

Sans parler d’écrire, il est utile de déterminer ce que tu souhaites en faire, de tes écrits: est-ce pour les enfants? les adultes? As-tu un message, une émotion à faire passer? Aimerais-tu aborder certains sujets importants, des engagements?

Tu pourrais, par exemple, vouloir mettre en valeur les handis qui ne sont pas suffisamment représentés ou qui sont souvent définis par leur handicap, tu pourrais vouloir aborder le sujet du racisme, du conflit intergénérationnel ou encore de la lutte des classes et des inégalités sociales. Tu pourrais aborder ce que tu souhaites, en somme.

À quoi ça sert?

Si cela te paraît abstrait, c’est cohérent. Définir tes thématiques te permet de donner un cadre à la façon dont tu vas aborder ton monde et ton histoire et ce sur quoi va se porter ta caméra.

Prenons des exemples…

Sense8

Tu es Riley, William, Kala, Lito, Sun, Capheus, Nomi et Wolfgang, huit inconnus dispersés à travers le monde formant pourtant un cluster, un groupe capable de partager sensations et pensées… mais pas que. Cette nouvelle particularité vous rend membres d’une espèce humaine bien différente, l’Homo Sensorium, et vous êtes recherché·es par une organisation gouvernementale prête à tout pour disséquer vos cerveaux. Tout en apprivoisant ces nouveaux pouvoirs qui vous lient — aidé·es du mystérieux Jonas — vous tenterez d’échapper à ce groupe fou et, pourquoi pas, de le faire tomber dans la foulée.

Tu as peut-être une idée déjà des thématiques derrière cette série Netflix mais la principale serait l’acceptation de la différence au travers de la diversité des sexualités, des genres ou des cultures.

En quoi la thématique influence Sense8?

Avec cette thématique, la série met en avant beaucoup de personnages queers venant de cultures très différentes, le tout saupoudré d’une différence raciale (Homo Sapiens contre Homo Sensorium) et comment cette différence est une source de conflit, y compris dans l’histoire de chacun des 8 personnages.

Cette thématique est un liant et va par extension définir la construction narrative de l’histoire ainsi que le monde dans lequel cette dernière évolue.

Le Prince des Dragons

Tu es Callum, Ezran et Rayla, deux demi-frères humains et une elfe de la lune, ennemis par l’Histoire mais devenus amis grâce au présent. Ensemble, vous avez pour mission de ramener à Xedia le seul héritier de la royauté draconique, Avizandum et Zubei: un oeuf. En accomplissant cela, vous espérez mettre fin à une guerre millénaire entre les humains et les races magiques, guerre reposant sur la vengeance et le sang.

Avec ce synopsis, tu n’as pas tous les thèmes mais je t’en partage deux (sans divulgâcher). La série met en avant l’acceptation des autres (races et cultures) et aussi, surtout, l’importance de ne pas reproduire ni payer pour les erreurs de nos aînés et ainsi rompre les cycles de vengeance.

À ton tour

Intuitivement, de quoi aimerais-tu parler? Sors tout ce que tu as dans la tête et ensuite, ordonne le tout par ordre de priorité (ce qu’il te semble essentiel d’aborder).

Ce qui est important pour moi, en écrivant Hebenelia, c’est de parler d’ouverture d’esprit, du respect des autres et d’écologie. Ainsi, toute la construction de mon univers se base sur un conflit entre l’humain et la nature et comment faire mieux tout en acceptant les différences. Aussi, la plupart des choix que je fais dans la construction de mon univers gravitent autour de ces thématiques (entre autres).

Trouver un cadre fictionnel à ton histoire

Admettons à présent que tu as trouvé ta ou tes thématiques

J’en sais rien moi…

C’est pas grave, ça peut attendre plus tard!

On va parler ici de quelque chose de plus concret: le genre de ton histoire, celui-ci, pour le coup, te semblera presque évident.

Quels univers t’animent?

Pense à des films, des bouquins, des BDs et autres animes. Voici quelques exemples et les genres auxquels ils peuvent être associés:

  • Star Wars: Space Opera (science-fiction)
  • Eragon: Medieval Fantasy (fantaisie)
  • Dishonored: Steampunk (science-fiction)
  • Twilight: Paranormal Romance (fantastique)
  • Neuromancier: Cyberpunk (science-fiction)
  • Narnia: Portal Fantasy (fantastique)
  • Walking Dead: Monster Post-Apo Fiction (science-fiction)
  • The Avengers: Comics (hybride)
  • Vingt Mille Lieues sous les mers: Voyages Extraordinaires (hybride)
  • Le Château Ambulant: Science-Fantasy (hybride)

Je suis pas d’accord avec toi, le Château Ambulant c’est du Ghibli et les Voyages Extraordinaires sont une collection de livres, pas un genre!

Et nos opinions sont loin d’être incompatibles :)

Plusieurs de ces histoires peuvent porter plusieurs genres (exemple: Twilight c’est aussi de l’Urban Fantasy) et même les oeuvres de Hayao Miyazaki peuvent traverser les genres, quoiqu’elles puissent être qualifiées de ghiblinesque (cela dit, toutes ses oeuvres ne sont pas des Ghibli et inversement). Pour ce qui est de Jules Vernes, eh bien, fun fact, cette collection a créé le genre éponyme.

Le genre ne définit pas ton histoire

S’il y a des histoires que tu adores mais que tu te sens mieux avec un autre genre fictionnel, ce n’est pas incompatible, ça non plus!

Tous les univers de fiction peuvent être transposés dans un autre genre, pour peu que tu adaptes l’univers en lui-même aux arcs narratifs et aux mécaniques fictionnelles.

Je te paraphrase ce que j’écrivais dans mon article sur le développement des personnages pour te donner un exemple concret:

Passer de Fantasy à Science-Fiction avec la série Avatar: Le dernier maître de l’air

Pour réaliser cet exploit, nous devrions alors mettre de côté ce qui s’apparente à de la magie pour intégrer des éléments plus scientifiques (en gros, hein). Soyons fou, pourquoi pas des robots intégrés dans le quotidien des habitants d’un monde régit par le métal et dans lequel nous nous concentrons sur des robots de combat car l’un des multiples gouvernements de ce monde s’est accaparé les ressources les plus précieuses pour créer des monstres de ferraille et ainsi asseoir sa domination. Une mécanicienne de génie souhaitant fuir son destin pour se la couler douce est rappelée à la réalité lorsque son village est attaqué. Son meilleur ami, dans son dernier souffle, lui supplie de mettre fin à la terreur imposée par cette nation despotique. Si elle veut rivaliser avec l’ingénieure en face d’elle, elle devra apprendre auprès des plus grands cerveaux et ainsi devenir l’espoir de son monde.

Boom.

À ton tour

Pense à ces histoires qui t’intéressent et aux univers avec lesquels tu connectes bien. Tu peux alors t’en servir comme base pour avancer mais cette base peut bien sûr évoluer et c’est aussi à toi d’en définir les frontières, quelles qu’elles soient!

Pour Hebenelia, je reste largement dans la Fantasy et mon inspiration prend source dans des univers comme Skies of Arcadia, Ewilan ou encore Jak and Daxter et Devil May Cry. Je puise mon inspiration dans à peu près tout ce qui me donne envie d’écrire, en fait, et j’essaie au mieux d’avoir un fil conducteur cohérent!

Développons

La difficulté, dans cette partie essentielle, c’est que tu as globalement trois aspects à développer et ces trois aspects sont indissociables et donc difficiles à travailler séparément.

Pour revenir à nos histoires de muffins, tu ne peux pas les faire pousser sans préparer ta pâte à muffin, préchauffer ton four et les toppings qui viendront les sublimer.

Faux! Tu peux très bien préchauffer ton four après, si t’as oublié!

Correct, mais tu seras dans l’incapacité d’enfourner tant que ton four sera pas chaud :)

Ultimement, tu as besoin de tout ça pour avancer mais oui, il n’y a pas d’impasse, que des changements de stratégie! Autrement dit, quand tu sens que tu bloques sur l’une de ces trois parties, il est temps de tenter une autre :).

Allez, en route

Tes personnages

J’vais te simplifier la tâche ici et te donner ma recette magique. Bien entendu, je te donne là une piste qui aidera et enrichira ton propre processus de réflexion et non une méthode infaillible puisque… ça n’existe pas :).

Ce processus, je l’ai découpé en 5 chapitres qui me permettent de visualiser le développement de mon personnage du début à la fin de mon récit, tout en décelant des pistes pour le faire interagir avec le scénario de mon histoire.

Here we go…

  1. Fantôme & Conviction Erronée: quelque part dans le passé de ton personnage, un événement l’a profondément marqué au point de changer sa vision du monde et de lui faire voir ce monde à travers un prisme brisé. Cet événement, c’est un fantôme dans son passé qui le hante au cours de l’histoire que tu contes.
  2. Faiblesse & Besoin: cette fausse croyance a créé une faiblesse ancrée dans ton personnage qui affecte ses actions et son comportement face aux autres au point de faire du mal. Pour trouver le bonheur et grandir intérieurement, il doit débloquer la part qui le ronge sans même en connaître l’existence… Cette réalisation, ce remède à chercher, c’est le besoin.
  3. Désir: ton personnage souhaite accomplir quelque chose dans sa vie, dans son futur, un élément externe: c’est son désir, celui qui le fait avancer dans son récit (autrement dit: la base de tons scénario).
  4. Révélation Personnelle: ton personnage prend conscience de la perversion de son regard sur le monde et fait face à sa faiblesse tout en comprenant son besoin profond. L’action qu’il entreprendra alors définira son destin.
  5. Nouvel Équilibre: que ton personnage ait trouvé la clé de son bonheur ou qu’au contraire il soit tombé encore plus bas, il a franchi une nouvelle étape clé de sa vie qui le mène alors vers un nouveau cycle.

T’as des exemples?

Évidemment (spoilers incoming).

Avatar: The Last Airbender – Aang

Comme pour beaucoup d’histoires, il n’y a pas un seul cycle de ces 5 chapitres mais plusieurs. Celui que j’ai en tête concerne Aang et le bending / la maîtrise du feu.

  1. Fantôme et Conviction Erronée: plus que lié à son passé, il s’agit d’un événement lié à son parcours dans sa quête du feu dans le Livre 1. Il apprend auprès de Jeong Jeong mais son arrogance et sa certitude d’y arriver lui font perdre le contrôler et blesser son amie Katara au point de lui brûler les mains. Cet événement inscrira en lui une autre certitude, celle que le feu est dangereux, synonyme de douleur et de destruction; il jure de ne jamais plus s’en servir, en dépit de son destin d’Avatar qui l’oblige à maîtriser les quatre éléments (feu, terre, eau, air).
  2. Faiblesse et Besoin: les deux sont plutôt simples: en refusant la maîtrise du feu, il s’ampute d’un élément majeur de son apprentissage et il a besoin de découvrir que le feu n’est pas qu’un outil de destruction et qu’il la source même de la vie et des énergies.
  3. Désir: simple aussi: continuer sa quête en tant qu’Avatar et accomplir son destin sans bending du feu.
  4. Révélation Personnelle: lorsqu’il va au Temple du Soleil avec Zuko (bien plus tard, Livre 3) et fait la rencontre des dragons Ran et Shaw, il découvre que le feu est bien plus que ce qu’il pensait lors de ses débuts avec Jeong Jeong.
  5. Nouvel Équilibre: ses yeux ouverts sur la véritable nature de cet élément, il se lance à cœur perdu dans la maîtrise de cet art, faisant ainsi un pas de plus dans l’accomplissement de son destin.

Tu comprends mieux?

Dans cet exemple précis, il s’agit d’une part du voyage d’Aang mais tu peux en réalité reproduire cela pour son voyage complet entre son réveil 100 ans après sa fugue jusqu’à son combat épique avec le Seigneur du Feu Ozai.

L’Envol de Cathlyn – Cathlyn

Alors cette histoire je la connais bien, c’est moi qui l’ai écrite (elle est à retrouver dans mon recueil!), je devrais savoir deux / trois choses dessus…

  1. Fantôme et Conviction Erronée: paralysée par une chute d’escalade quand elle était plus jeune, Cathlyn est persuadée qu’elle n’accomplira jamais ses rêves de découvrir les plus beaux endroits du monde, qu’elle sera toujours prisonnière de son corps.
  2. Faiblesse et Besoin: sa certitude de ne pouvoir trouver le bonheur rend sa vision d’elle-même fragile et pleine d’insécurités; elle a besoin de comprendre que son état physique ne la définit pas ni ne définit sa capacité à être heureuse… et être aimée.
  3. Désir: ayant découvert le jeu Beladriel qui lui permet de voler dans un monde virtuel avec autant de réalisme que dans la réalité, elle n’a d’autre envie que de s’y plonger et d’y goûter au bonheur sans retenue.
  4. Révélation Personnelle: au détour d’une tromperie qui agit comme un électrochoc, sa meilleure amie Sarah lui fait comprendre que son univers, sa vie, ne se limite pas à son fauteuil roulant et qu’elle pourra toujours atteindre ses rêves, d’une manière ou d’une autre.
  5. Nouvel Équilibre: Cathlyn goûte de nouveau à la vie et avec l’aide de ses parents, raccroche un cadre d’elle et Sarah avant son accident. C’est un nouveau départ pour elle qui n’a plus besoin des ailes de son avatar pour être heureuse.

Je ne te cache pas que ces 5 étapes, je ne les avais pas quand j’ai écrit cette histoire mais c’est aussi une histoire dont l’écriture m’a particulièrement marqué. Je pense sincèrement qu’elle a cet effet parce que ces étapes y ont leur place.

Le plus important est de rester organique

Ce que je viens de te présenter, c’est un processus naturel que tu connais déjà bien car c’est celui de nos vies respectives. Nous grandissons, faisons des expériences, changeons, etc.

Pour autant, il y a d’autres façons d’avoir un développement organique, comme par exemple de ne pas avoir de développement du tout!

Si je te dis d’imaginer une personne qui ne change pas en dépit de son environnement en perpétuel mouvement, ça te fait assurément penser à quelqu’un, non?

Un développement dit statique est aussi organique. Lutter contre le changement, ne pas se remettre en question ou encore se réfugier dans les traditions sont autant de façon de ne pas changer mais de quand même proposer une histoire fascinante.

L’intérêt alors ne sera pas dans le développement de ton personnage, mais dans celui des autres… et de ton monde :)

Ton monde

J’ai trois leçons pour t’aider dans la création de ton univers:

  1. Ton univers est cohérent
  2. Ton univers est réel
  3. Pose-toi les bonnes questions

Je vais te les résumer et je te laisse lire mon article consacré à la création de ton monde pour aller plus loin!

Leçon n°1: ton univers est cohérent

Qu’importe à quoi ressemble ton univers, il possède des frontières invisibles.

La faune, la flore, la magie, les êtres vivants doués de conscience et que sais-je encore, toutes ont une logique dans leur fonctionnement – même si tu n’as pas besoin de tout détailler – et cette logique rend ton univers cohérent.

Si ton univers est medieval fantasy avec des mages et des dragons, tu peux aller très loin dans ta fiction mais y ajouter des armes à feu risque de compromettre toute la structure de ton monde! Bien sûr, ces armes peuvent largement s’incorporer dans ton histoire mais dans ce cas il est important de les intégrer logiquement et pas “un mage ouvrit une caisse et tomba sur un drôle d’objet métallique [un revolver]”. Si ton mage tombe sur un flingue, il est préférable d’avoir une explication!

Bien sûr, c’est caricatural et tu me diras “c’est évident!”

Pourtant, dans le film Sixième Sens, nombreuses sont les incohérences. Si tu connais la fin, je vais te poser quelques questions:

  • Comment Malcom et Cole ont fait pour avoir un rendez-vous ensemble?
  • Pourquoi Malcom ne réalise pas plus tôt la vérité sur son existence alors que personne ne lui parle?
  • Comment Malcom peut-il s’assoir au restaurant avec sa femme?

Des incohérences, beaucoup.

MAIS.

La magie des histoires c’est que les incohérences n’empêchent pas d’avoir de bonnes histoires et ce film en est un exemple parfait! Oui, ça donne envie de jurer mais dans le fond, est-ce le plus important?

Leçon n°2: ton univers est réel

C’est pas paradoxal de parler d’univers réel en fiction?

Pas du tout.

C’est une leçon importante car ton lectorat a besoin de s’investir dans ton univers autant que dans tes personnages: l’un ne va pas sans l’autre.

En dépit de ses nombreuses incohérences, il est difficile de remettre en question l’existence de Poudlard / Hogwarts ou le monde d’Avatar (film). Leur fonctionnement respectif est palpable, fait sens au moins à l’échelle de l’histoire ou dans le regard des personnages.

Naturellement, c’est lié au premier apprentissage sur les incohérences: si l’univers est un mélange sans liant qui mélange dragons, mages, robots et rayons laser sans logique, il est très difficile de le sentir comme étant réel.

Et Ninjago alors?

Très bel exemple et contre-exemple à la fois! Dans Ninjago, il y a tout ça mais c’est justement parce qu’il y a tout cela que ça paraît réel!

Je ne te suis plus…

L’univers de Ninjago se base sur l’univers Lego et cette composante majeure nous donne une information précieuse: tout est possible. Ce ne serait probablement pas le cas si tu transposais cela à un autre univers-source.

Tu viens d’inventer le terme “univers-source”, on est d’accord?

Allez, leçon 3.

Leçon n°3: pose-toi les bonnes questions

Tu n’as besoin de tout connaître ni  de répondre à toutes les questions qui te viennent en tête.

Ce qui est important, c’est de répondre aux questions de tes personnages et d’en apporter des réponses cohérentes et réelles. Par extension, tu n’as pas besoin de donner toutes les réponses, non plus.

Si tu passes d’un monde à l’autre (Ewilan, Bobby Pendragon, Harry Potter, Tara Duncan), oui, tu vas avoir beaucoup d’exposition à faire (plus ou moins subtilement) pour embarquer ton lectorat mais ce n’est pas une obligation.

Si tu es dans un tout autre univers (fantaisie), ton personnage ne se pose pas de questions sur son environnement et son fonctionnement puisque c’est celui dans lequel il ou elle a grandi.

Par contre, ces réponses sont quelque part, malgré tout, alors voici quelques questions que tu peux envisager:

Origines du monde
  1. Quelle est son histoire?
  2. Comment a-t-il été créé?
  3. Quelle est l’époque actuelle?
Système solaire et spatial
  1. Quel est le cycle jour-nuit?
  2. Quelles sont les saisons, le climat?
  3. Combien dure une année?
Nature et environnement
  1. Quels sont les biomes de ton monde? Désert? Mer? Montagne…?
  2. À quoi ressemblent ta faune et ta flore?
  3. Quelle est la physique?
Magie et énergies
  1. Quels sont les éléments surnaturels?
  2. Quelles énergies circulent?
  3. Qui peut utiliser ces énergies?
Science et technologie
  1. À quoi ressemblent les avancées scientifiques les plus folles?
  2. Comment les êtres vivants se déplacent-ils?
  3. Qui est à l’origine des progrès technologiques?
Société et politique
  1. Qui a le pouvoir?
  2. Qui n’a pas le pouvoir?
  3. À quoi ressemblent le ou les gouvernements?
Croyances et religions
  1. Il y a-t-il des déités?
  2. Quelle est l’origine des croyances?
  3. Quel est le rapport à la vie et à la mort?
Êtres vivants doués de conscience
  1. Il y-t-il différentes races?
  2. Quels sont les sexes, les genres?
  3. Quelle est l’espérance de vie et quelle différence cela fait-il?
Rapport des êtres vivants à tout cela!
  1. Quel est l’équilibre entre les êtres vivants?
  2. Comment les croyances affectent-elles ton monde?
  3. Comment se comportent tes êtres face à ta nature?

Ton scénario

Là encore, j’ai un article détaillé pour toi sur l’écriture de scénario mais je vais te donner l’essentiel ici.

Le seul scénario qui fonctionne, c’est celui qui fonctionne pour toi.

Tu as des dizaines de plans possibles, parfois bons, parfois moins bons, avec beaucoup de points communs ou des éléments contradictoires. Il est donc important de les connaître, ou de les lire une fois, pour ensuite voir ce qui fait sens à tes yeux ou non et ensuite faire tes propres choix.

L’un des plus connus est celui de Blake Snyder dans Save the Cat, vendu comme “la trame un film hollywoodien qui rapporte”. Ça ne le rend pas mauvais, par contre ça le rend spécifique à certains objectifs!

Save the Cat de Blake Snyder

Le plan se décompose comme suit:

  1. Ouverture: plutôt clair, non?
  2. Exposition du thème: le thème selon Blake Snyder, est le filigrane de l’histoire voire même le fil d’Ariane de l’ouvrage.
  3. Mise en place: quel est le monde originel dans lequel évolue ta protagoniste?
  4. Catalyseur: ou l’élément perturbateur comme on le connaît: celui qui changera ta vie.
  5. Débat: que dois-je faire? quelle décision dois-je prendre?
  6. Transition vers la deuxième partie: j’accepte l’appel de l’aventure!
  7. Histoire B / histoire secondaire: de nouveaux personnages entrent en scène et viennent épauler ou affecter notre protagoniste.
  8. Fun & Games: notre personnage découvre pleinement son nouveau monde, positivement ou négativement.
  9. Milieu: c’est l’apogée de ce beat de Fun & Games qui prend la forme d’une fausse victoire ou d’une fausse défaite selon ce qui s’est passé précédemment. On peut parler de plot-twist ou alors de compte à rebours aussi. Quoiqu’il en soit, c’est un moment clé pour ton personnage qui devra encore plus aller de l’avant.
  10. Les méchants se rapprochent: s’il s’agit d’une fausse victoire, ton protagoniste se prend une claque. Si c’est une fausse défaite, il peut trouve de quoi remonter la pente. Malgré tout, ses démons intérieurs ou ses antagonistes se rapprochent de lui.
  11. Tout est perdu: les méchants mettent ton personnage dos au mur!
  12. L’âme en perdition: ton personnage a besoin de comprendre ce qu’il vient de lui arriver. C’est l’heure la plus sombre.
  13. Transition vers la troisième partie: grâce à son introspection, ton personnage parvient à comprendre comment repousser ses antagonistes, autant internes qu’externes.
  14. Le Final, qui se découpe en réalité en 5 parties: rassemblement de l’équipe, exécution du plan, twists, introspection face à l’échec du plan, exécution du nouveau plan avec comme aboutissement une victoire ou une défaite.
  15. Image finale: à quoi ressemble ta nouvelle vie et quels sont les changements profonds intervenus en toi depuis le début de l’histoire.

C’est une trame en 3 parties avec des transitions (1-6-13) avec des règles très strictes mais avec beaucoup de bonnes choses à garder.

Take Off Your Pants! de Libbie Hawker

Avec Libbie Hawker, le plan se décompose en deux sections: le personnage et l’histoire.

Composition de ton personnage
  1. Qui est ton personnage: son nom, ses traits particuliers… Mais aussi le défaut qui affecte sa vie et celle des autres.
  2. La fin de ton histoire résultante de la correction de ce défaut et la leçon associée.
  3. Objectif externe de ton personnage: c’est ton histoire, l’élément qui fait avancer ta protagoniste. C’est à travers cet objectif externe qu’il parviendra à comprendre ses forces et faiblesses.
  4. Qui est ton antagoniste? Ce dernier souhaite réaliser le même objectif externe que ta protagoniste.
  5. Les alliés de ton personnage: ce sont eux qui, à des moments clés, feront bouger ton personnage et le mettront face à ses faiblesses.
  6. Quel est ton thème, le filigrane de ton histoire? À résumer en une seule phrase :).
  7. Bim bam boom c’est l’heure du PLAN.
Décomposition de ton scénario

Nous retrouvons ici les grands axes de Blake Snyder et d’autres ouvrages, à la différence que le personnage est beaucoup mieux incorporé ici:

  1. Scène d’ouverture.
  2. Élément perturbateur.
  3. Connaissance de l’objectif externe.
  4. Exposition du défaut.
  5. Volonté d’atteindre l’objectif.
  6. L’antagoniste arrive.
  7. Entraves, péripéties.
  8. Le défaut revient.
  9. Nouvelle volonté d’atteindre l’objectif.
  10. Attaque de l’antagoniste.
  11. Nouvelles péripéties.
  12. Changement d’objectif.
  13. Attaque de l’alliée.
  14. Prise de conscience.
  15. Combat.
  16. Mort symbolique.
  17. Résultat de l’aventure.

Ma synthèse

J’ai lu un paquet de livres et il n’a pas toujours été évident d’en faire le tri. J’ai souvent recommencé des scénarios pour coller au moule que je venais de découvrir et au final, j’en utilise très peu \0/ . J’utilise principalement ma formule magique, notamment pour les histoires courtes, mais je te propose une alternative malgré tout.

Acte I
  1. Accroche
  2. Histoire du monde
  3. Faiblesse et besoin
  4. Désir
  5. Catalyste
  6. Go!
Acte II
  1. Histoires B
  2. Fun & Games
  3. Opposition
  4. Plan
  5. Point-pivot-qui-change-tout
  6. Motivation
  7. Victoire supposée
  8. Désastre
  9. Nuit noire
Acte III
  1. Le moment “Ahah!”
  2. Obsession
  3. Combat
  4. Climax
  5. Prix
  6. Révélation personnelle
  7. Décision morale
  8. Nouvel Équilibre

Comme tu peux le voir, sur ces 23 étapes, 7 sont en gras. Ce sont celles que je considère essentielles à mes histoires :)

Bétalectures & réécriture

Alright, te voilà à la moitié du travail.

Quoi?! La moitié, seulement?

Oui. Déso. T’as encore du boulot mais tu as presque fait le plus dur!

Vois-tu, à ce stade, tu as tout un tas de papiers en désordre, des notes dans tous les sens et surtout, un premier jet.

Non! J’ai fini mon histoire!

Au risque de te décevoir, il est invraisemblable de publier l’écrit que tu viens de terminer sans te retourner.

J’ai relu et corrigé au fur et à mesure et j’ai nettoyé les incohérences

Et ce faisant, tu n’as pas décroché de ton histoire et ton esprit ne voit donc pas tout.

J’ai attendu plusieurs mois avant de m’y remettre!

Cool, alors ton écrit et parfait et ne nécessite aucun autre travail et je t’en félicite, cette section s’arrête ici, pour toi!

Pour les autres…

Bétalecture et réécriture

C’est une dure réalité mais c’est une bonne réalité: ton bouquin nécessite encore du travail.

Tu viens de passer 352 heures sur tes écrits, étalées sur plusieurs mois ou années, tu as la tête dedans ou l’esprit embrumé, tu ne discernes donc plus cette oeuvre comme neuve et c’est normal.

Tu pourras donc lire et relire ton ouvrage autant que tu le souhaites, il est préférable de le laisser entre les mains de quelqu’un d’autre. C’est là qu’interviennent les bétalectures!

Bétalecture

La bétalecture, c’est:

  1. Une critique qui cherche à être objective mais qui sera toujours un peu subjective
  2. L’avis de personnes en position de lectrices mais avec une expertise spécifique
  3. Un retour détaillé et commenté sur tes écrits

C’est aussi l’avis de personnes lectrices à but non professionnel, bien entendu! C’est alors moins une bétalecture au sens traditionnel du terme qu’un avis détaillé de passionnés :).

Mais la bétalecture, ce n’est pas:

  1. Une vérité absolue qui doit te faire tout changer

Ce seul point est essentiel alors je vais le répéter:

La bétalecture n’est pas une vérité absolue qui doit te faire tout changer

Tu pourrais interroger 10 personnes et avoir des retours opposés ou complémentaires, qui font sens ou pas du tout, tout simplement car ce sont des avis humains infusés de perceptions, d’émotions, de souvenirs et d’expérience. Nous avons des affinités différentes avec nos lectures et c’est pour cela qu’il est essentiel de garder en tête que cela reste des avis.

Des avis détaillés (professionnels ou amateurs), certes, mais des avis quand même. Tu n’as pas à remettre en question toute ton oeuvre pour répondre aux retours de ta bétalecture car in fine, tu es la seule personne maîtresse de ton art et tu ne peux satisfaire tout le monde!

D’accord, mais je trouve comment des personnes prêtent à me lire?

La principale ressource à garder en tête c’est… le réseau.

  1. Instagram: tu y trouveras beaucoup d’appels à lecture et c’est un réseau étoffé quasi nécessaire en matière d’auto-publication car tu y trouveras une grande communauté de plumes en tout genre (et ton potentiel lectorat).
  2. Famille et amis: ce n’est certes pas possible pour tout le monde mais ça mérite d’être mentionné; notons que ni ta famille ni tes amis ne sont obligés de te lire et il ne faut pas leur en vouloir (voire même vaut mieux-t-il ne pas être lu par des gens qui n’en ont pas envie).
  3. Tout un tas de sites proposant des services de la sorte mais je ne puis t’en recommander spécifiquement.

Qu’importe comment se passeront tes bétalectures, note tout! Critiques (légitimes ou non), avis, suggestions… Tout cela va permettre d’attaquer l’étape suivante plus sereinement.

Réécriture

À ce stade, tu as déjà ton premier jet et tu souhaites te lancer dans une revue de ton ouvrage. Tu as deux choix:

  1. Corriger et réécrire les sections concernées.
  2. Écrire une nouvelle version de ton histoire pour intégrer directement les changements et éviter les incohérences.

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire ici car tout dépend des changements à effectuer.

De mon côté

Personnellement, j’ai fait les deux, pour ma saga principale, Hebenelia (non parue pour le moment).

  1. J’ai longtemps corrigé des morceaux d’histoire ici et là mais ça a vite eu un effet Hydre: une correction en amenait deux autres.
  2. J’ai donc décidé en 2021 de reprendre intégralement son écriture.

C’est donc une affaire de travail à effectuer mais aussi de stratégie!

Par contre, n’écoute jamais les personnes qui te disent “pour écrire un bon livre faut le recommencer X fois”.

BULLSH*T.

Pardon, fallait que ça sorte.

On te l’a dit, hein?

Ouaip, et on m’a aussi dit que sans ça j’écrirai jamais un bon bouquin. Oui, écrire une version alternative permet dans la plupart des cas de faire mieux, mais ce n’est pas une obligation; ça dépend d’où tu te situes dans ton histoire et de ce dont elle a besoin pour être terminée.

Typiquement avec Hebenelia, j’ai fini pas être obligé car après 10 ans d’écriture parsemée, elle était devenue bancale et pleine d’incohérences.

A contrario, mon recueil de nouvelles n’a eu besoin que de corrections mineures ici et là.

À toi de voir, donc!

Corrections & mise et forme

Correction et recorrection

Te voilà à présent à une nouvelle étape cruciale qui débute par une première correction. C’est un travail à part entière, à faire faire par une personne dont c’est l’expertise.

Au-delà d’une simple correction orthographique et grammaticale, cette étape permet également de relever les erreurs de styles, les incohérences, les répétitions qui parsèment systématiquement nos écrits.

Il y en a jamais 2 ou 3 qui sont effectuées, dont 1 après la mise en forme de ton ouvrage.

Mise en forme et maquettage

Je ne puis te faire un cours sur le sujet, déjà car je n’en ai pas les compétences mais aussi car c’est un sujet à part entière! Je t’ai dégoté cependant une petite ressource qui t’aidera:

Susccintement, ce qu’il faut comprendre de cette étape c’est qu’elle consiste à mettre ton bouquin en forme pour impression (et/ou e-publication).

La mise en forme se fait donc à travers le texte en lui-même (taille, structure des chapitres…) et autour du texte (marges, pagination…). Avec de l’entraînement, c’est une étape que tu peux probablement réaliser toi-même mais qui, d’une façon ou d’une autre, suit des règles précises.

C’est également à cette étape que la couverture est conçue (illustration, titres, résumé…).

Couverture

J’ai là aussi fait appel à un professionnel pour Histoires d’Hebenelia et d’ailleurs car je n’avais pas le temps d’apprendre dans les délais que je m’étais fixés. Pour l’illustration, cependant, j’ai travaillé avec Kateryna Lozovska. Nous avons travaillé plusieurs mois ensemble sur mon projet quelque peu complexe (la couverture comprend une référence à chacune des 13 histoires du recueil dans une composition cohérente, notamment) et ce fut une chance formidable que de tomber sur cette artiste.

Publication

Rappelle-moi les différents types de publication?

Les types d’édition

Publication à compte d’éditeur (en maison d’édition)

Avantages

  1. C’est gratuit, la Maison d’Édition investit en toi et espère alors un retour sur investissement.
  2. L’édition traditionnelle gère tout (correction, mise en forme, distribution, promotion…)

Inconvénients

  1. Tu perçois généralement moins de 10% du prix de vente de ton livre (conséquence des avantages).
  2. Tu n’es plus la seule personne à décider de tout.
Auto-édition (tout soi-même)

Avantages

  1. Tu gères tout toi-même.
  2. Tu récupères jusqu’à 100% du prix de ton livre (selon les services ou plateformes que tu utilises).

Inconvénients

  1. Tu gères tout toi-même.
  2. Ça peut coûter cher (correction, mise en forme, distribution, promotion…).
L’édition à compte d’auteurice (à fuir)

Parfois appelée “édition participative” pour mieux piéger, ce type de maison est quasi tout le temps une arnaque. Tu paies pour une prestation partielle et non professionnelle sous une myriade de “ton magnifique livre sera enfin publié!”. Et en plus, ça coûte cher.

Je te renvoie vers la vidéo de Christelle Lebailly ce sujet:

Comment publier

Publication à compte d’éditeur (en maison d’édition)

Même en passant par une maison d’édition traditionnelle, les étapes précédentes sont importantes car plus tu mets du coeur à l’ouvrage, plus tu as de chances que l’ouvrage en question soit sélectionné!

D’une façon ou d’une autre, le processus pour ces maisons être l’envoi de ton manuscrit puis la patience. À noter qu’il est important de choisir ta maison d’édition en fonction de ce que tu écris puisque chaque maison à ses spécialités, tout simplement.

In fine, tu signes un contrat avec la maison d’édition pour les droits de diffusion de ton livre et pour la rémunération que tu toucheras pour sa vente; le reste, c’est la maison qui s’en occupe (en majorité).

Auto-édition (tout soi-même)

Pour l’auto-édition, c’est plus compliqué, puisque tu gères tout toi-même.

Il y a plus variables à prendre en compte:

  1. Quel est le format?
  2. Qui imprime?
  3. Qui vend?
  4. Qui distribue?

Et chaque question à une réponse spécifique:

  1. Le format est soit numérique (ebook), soit papier, soit les deux. L’ebook seul a ses propres règles mais à l’avantage d’être ensuite facile à distribuer, puisque ce n’est qu’un fichier à partager! Pour le papier, il faut également définir la taille de ton livre, généralement dépendant de son contenu (il faut une grande poche pour 800 pages).
  2. Pour l’impression, là encore cela dépend si tu souhaites passer par une plateforme ou faire toi-même. Alors, je te déconseille déjà de le faire sur l’imprimante de ta maison car elle n’est pas prévue pour et qu’il faut ensuite faire toi-même la reliure et te conseille donc de privilégier un imprimeur spécialisé dans ta région par exemple, ou en ligne.
  3. Pour vendre, tu peux choisir de gérer toi-même, de participer à des salons, de faire fonctionner le bouche-à-oreille. Le plus souvent cela dit, tu gagnes à passer par une plateforme dont le réseau de distribution sera plus étendu, c’est-à-dire avec laquelle tu aurais plus de points de vente possibles.
  4. Enfin, pour la distribution, c’est-à-dire la mise à disposition ou la vente, il peut très bien s’agir de toi ou à nouveau d’une plateforme.

Comme tu le vois, tu as en réalité plusieurs options pour regrouper ces questionnements et cela se résume à trois possibilités:

  1. Tu maîtrises tout, de l’impression à l’envoi, ce qui implique également de gérer aussi le stockage, l’affranchissement ou encore la prise de commandes de ton livre.
  2. Tu externalises partiellement des parties du processus. Tu peux par exemple avoir une plateforme te permettant d’imprimer et envoyer directement pendant que toi tu t’occupes de la prise de commande (comme via un site internet qui enverrait la commande automatiquement à un imprimeur qui s’occuperait ensuite de l’envoi).
  3. Tu délègues complètement à une plateforme.

Tu t’en doutes, chaque option a un coût différent et il n’y a rien de mal à privilégier une option ou une autre car ce que tu ne paies pas en euros, tu le paies en énergie et charge mentale, ce qui a aussi un prix.

Personnellement, je suis passé par Amazon Kindle Direct Publishing (KDP)

Pour mon premier livre, Histoires d’Hebenelia et d’ailleurs, j’ai choisi de passer par Amazon KDP car à l’époque je souhaitais participer au concours des Plumes Francophones (j’explique tout dans cet article, aussi ne vais-je pas tout détailler ici).

C’est une solution de facilité mais qui demande du travail quand même.

En effet, s’il est facile de remplir les templates d’Amazon pour mettre en forme livre et couverture avant de cliquer sur publier, il est difficile de faire ça bien! Je te recommande donc de prendre le temps d’aller dans chacune des étapes précédentes, d’avoir une belle correction, plusieurs relectures, un bouquin pour lequel tu as de la fierté et du recul, avant de passer par une quelconque plateforme externe.

C’est ça aussi qui fait la différence entre une auto-publication bâclée et une auto-publication professionnelle. Ce n’est pas qu’une affaire d’argent, c’est une affaire d’attention aux détails!

Cependant, je ne souhaite pas passer de nouveau par Amazon pour externaliser l’ensemble du processus de publication. Voici pourquoi:

  • Éthique et écologie: je ne t’apprends rien, en matière de droits humains et de respect de l’environnement, Amazon n’est pas dans le top 10 des entreprises, aussi aimerais-je ne pas donner davantage d’argent à cette entreprise ni forcer mon lectorat à le faire. Malgré tout, force est d’admettre que sans cette plaforme, mon recueil n’aurait probablement pas vu le jour.
  • Qualité d’impression: s’il y a bien une chose qui m’a rendu fou, c’est ça. Imagine-toi, tu fais tout bien, tout propre, de l’écriture à la couverture et une fois que tu récupères ta première commande de bouquins, tu vois des décalages de couverture et quand tu contactes le support, l’on te dit que ça passe car 0.3cm de décalage, c’est la marge d’erreur acceptée. Sauf que ta couverture fait 1cm, donc ça représente 30% de décalage… et tu peux rien y faire. Malgré tout bis, l’impression me coûte 2.62€ alors qu’elle me coûterait 6-8€ sur d’autres plateformes et que je devrais imprimer par lots…

Autrement dit: j’ai ce pour quoi je paie.

J’aimerais néanmoins me donner de meilleurs choix, pour le prochain bouquin.

Communiquer sur son bouquin

Ton bouquin est prêt. Il n’est pas en rayon ou e-rayon mais il est prêt. Vient donc alors le moment pour toi d’en parler, de préparer sa sortie et de développer ton lectorat.

À l’image de l’écriture de scénario, il n’y a pas de recette miracle. Il faut tester, échouer, apprendre, réessayer, jusqu’à réussir.

Voici quelques pistes

Site web

Avoir ton site, c’est l’assurance de maîtriser ton contenu et de pouvoir écrire ce que tu souhaites comme tu le souhaites. C’est un excellent endroit pour raconter ta vie, écrire du contenu instructif pour les autres, faire connaître ta patte et mettre en avant ton bouquin.

Bien sûr, c’est aussi beaucoup de travailler (comme tout ici) et il ne faut pas s’y engager en espérant des résultats le mois prochain. C’est un travail constant et chronophage qui s’étale sur plusieurs mois, voire années, selon ton implication.

Ici, je gère, et j’écris des articles sur la fiction en général, je raconte ma vie d’écrivain et je partage des histoires. C’est du contenu qui reste et qui me permet de me mettre en avant tout en laissant une trace de mon passage, pour moi et pour les futurs moi.

Instagram

Dans la majorité des cas, Instagram est le plus accessible et le plus efficace, encore faut-il pouvoir te démarquer.

Vois-tu, la communauté bookstagram est bien étoffée. Elle est principalement féminine, aussi tu y trouveras une belle sororité et ta place même si tu es de l’autre côté du spectre des genres. C’est une communauté bienveillante et accueillante mais plus optimiste et lumineuse que la réalité de l’écriture, à mon sens.

Bookstagram se décompose globalement en trois catégories:

  1. Les critiques de livres: ce sont principalement des posts de livres accompagnés de critiques plus ou moins détaillées selon les comptes et permettent d’informer et partager sur les ouvrages du moment (ou pas du moment). Si tu es une bookworm (que tu lis beaucoup), cette catégorie est parfaite pour toi!
  2. Les photographes, humoristes et vidéastes: le livre ici servira pour un art plus étendu que l’écriture seule, c’est un objet de composition, de réflexion et d’inspiration. Tu y trouveras donc de la photographie, des mises en ambiance et pas mal de sketches humoristiques aussi.
  3. Les auteurs et autrices: c’est une catégorie à part mais, en réalité, c’est une catégorie hybride. Beaucoup sont les plumes à écrire des critiques et à faire de la photographie car c’est ce qui permet d’exposer son art, son ton, son travail! Au-delà de cela, c’est aussi un ensemble de personnes partageant ses peurs, ses réussites, son cheminement créatif. Si tu lis cet article, c’est déjà toi, cette catégorie :).

De mon côté, je ne lis pas assez pour être critique de livre, je n’investis pas le temps nécessaire pour faire un bon travail photographique ou de l’humour en vidéo, aussi me suis-je concentré sur le partage d’expérience et de ressources!

Toi

Ici, j’aurais pu mettre “le bouche-à-oreille” mais il y a une réalité plus grande.

Le plus important dans la communication autour de ton art, c’est d’accepter de le faire, de te lancer, de te mettre, avouons-le nous, à nu aussi. Cela vaut pour toutes les plateformes mais aussi en dehors, auprès de ta famille, des amis et les personnes que tu rencontres.

Pour certaines personnes, c’est très simple de parler de soi, pour d’autres, beaucoup moins et ce n’est pas une honte, ni un problème. Cela prend du temps et du travail sur soi! Ici, il est important d’accepter d’être en difficulté mais il est aussi important de ne pas travestir qui tu es car in fine, lorsque l’on achète un livre et qui l’on devient fan de sa plume, c’est la plume en question que l’on suit, plus le livre! Donc si tu n’es pas à l’aise avec la caméra, tant pis, si tu ne sais pas parler de toi, tant pis. Tu as plein d’autres qualités que tu peux mettre en avant dans la création de ton contenu et c’est pour elles que l’on t’aimera!

Personnellement, j’écris depuis mon adolescence mais c’est seulement depuis une poignée d’années que je m’identifie comme écrivain (voire auteur) et il m’a fallu du temps pour le crier sur tous les toits sans diminuer mon travail, plus de temps encore pour afficher mon visage (ce que je ne fais plus, d’ailleurs).

Trust the process.

Conclusion

Et, juste comme cela, te voilà avec un bouquin – ou le processus global pour le réaliser! Bien joué, chère plume.

Bien sûr, tu réalises le chemin à parcourir et c’est angoissant, c’est bien normal. Bienvenue dans le merveilleux monde de l’écriture, fait d’abnégation, de caféthéine et d’esprit chamboulé par des idées! Pour autant, ce n’est pas une fatalité. C’est un art, comme d’autres, qui prend du temps et du courage mais tu y arriveras tôt ou tard tant que tu ne lâches rien, c’est promis :).

À la prochaine!

Ressources

Pierre-A

Pierre-A

Jeune aventurier perdu entre digital et fantasy. Derrière cette description douteuse se cache un écrivain en quête d'évasion et un web-analyst hyperactif. Derrière cette deuxième description douteuse, juste un grand enfant comme les autres, fougueux et créatif.

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