1 mois, 4 histoires, 12000 mots. On en parle?
Quatre semaines plus tôt, je me lançais un défi personnel: celui d’écrire 1 histoire de 1000 mots ou plus toutes les semaines. It’s Debrief Time!
Les prémices de l’histoire de la semaine
À elle seule, l’aventure qui vient tout juste de partir ce jeudi à 12 h fait autant de mots que les trois précédentes. Un tel récit a amené avec lui beaucoup de questionnements et d’apprentissages.
Avant d’arriver là, parlons un peu de comment je l’ai écrit, will’ya?
Ce coup-ci, j’ai ressorti mes cartounettes blanches. C’est un paquet de cartes que je remplis au gré de mes inspirations. J’y écris quelques lignes en suspens, parfois une fin, parfois un début, toujours la marque d’un instant. J’en ai actuellement 23 et seulement l’une d’entre elles a fait l’objet d’une histoire (Dame Amelia), que je n’ai d’ailleurs pas pleinement terminée.
Le weekend dernier, je sortais donc ces cartounettes pour en piocher trois, trois qui m’inspiraient particulièrement ce jour-là. Je ne te dirai pas la troisième pour ne pas te spoiler mais voici les deux autres:
- “Take my hands. It’s time to go, now. But where, you think? To a new place, a new world. Somewhere you don’t need to lie. Home”
- “Viens donc sous la couette!” Elle arriva pour s’emmitoufler dans le duvet et lancer le film, un saladier de popcorn sur les genoux. “Si seulement tu étais encore là, tu aurais pu me réchauffer, glissa-t-elle tristement”.
Entre ces deux-là et la troisième, j’avais ma préférence (spoiler alert, c’était le numéro 2). Ma préférence, à cet instant précis, éveillait en moi une lumière à suivre, une inspiration, une (don’t you dare say it!)… WOOSH-Light (oh god you said it).
Mais je n’arrivais quand même pas à choisir. Alors j’ai envoyé un message à mon amie Héloïse avec les trois cartes en photo pour la laisser choisir, juste comme ça, pour le fun. C’est la troisième carte qu’elle a choisie et cette dernière était mon deuxième choix mais elle ne provoquait pas la même étincelle.
Sauf qu’en demandant à une amie de choisir, je m’étais moralement engagé avec moi-même à suivre son choix.
De l’autre côté, je me suis dit que c’était un moyen parfait pour tester de nouvelles choses. Alors j’ai ouvert mon petit carnet comme à mon habitude et j’ai griffonné toutes les choses qui me venaient en tête.
Inspirations
Petit à petit, tout un tas d’idées et d’inspirations m’est tombé dessus:
- Le monde de Sword Art Online: le joueur y vit comme dans le monde réel, ou presque.
- Nino Kuni (l’anime): une scène très particulière au début du film lorsque les deux amis passent d’un monde à l’autre.
- Hailee & Kendra: un couple de filles sur Tiktok tout à fait adorable.
- Le réconfort que j’ai trouvé, plus jeune, dans le monde de World of Warcraft.
- La chanson “I see You”, de MISSIO, car elle représente parfaitement le thème secondaire de l’histoire.
Celles-ci sont venues organiquement à mesure que je couchais mes mots sur mon carnet. Elle faisait sens pour moi, dans l’histoire que je voulais raconter, alors j’ai tissé le fil de mon histoire grâce à elles.
De la peur à l’écrit.
Malgré tout, avant d’arriver jusque là, les mêmes petits démons sont venus: vais-je réussir à la finir, mon histoire? Ne devrais-je pas prendre l’option numéro 2, finalement?
J’ai repensé à Dame Amelia, une histoire que j’ai écrite avant ce défi et qui avait commencé avec une cartounette blanche. Je n’avais pas encore pleinement compris l’importance pour moi de bien planifier mon histoire du début à la fin et cette histoire n’est de fait pas finie. Je sais où elle va mais elle a encore beaucoup trop d’inconnus dans sa structure.
Aussi, lorsque j’ai commencé à écrire et écrire encore, je me suis vite rendu compte que mon histoire ne ferait pas 1500 mots, ni même 2000. J’avais trop de choses à dire, trop d’éléments à développer.
Ce que je prenais comme un frein au début ne devait pas être un problème. C’était un frein car je me disais “franchement, t’as qu’une semaine pour écrire, faut pas que ça soit long dans ton e-lettre, faut que tu fasses attention au confort de tes lecteurs”. Au confort. Ha!
Non.
Ce qui importe à l’écriture, c’est l’histoire elle-même. Lorsque j’écris, je dois oublier toutes les pensées parasites qui ne sont pas liées à l’histoire. Le confort, la communication, le support… Tout ça, c’est de l’enrobage. Ce qui compte, c’est l’histoire.
Alors j’ai mis mes doutes de côté et je me suis uniquement concentré sur l’écriture de mon histoire.
Un récit pas comme les autres
Je ne le décide pas. Je n’ai rien décidé. J’ai juste écrit.
J’ai écrit, écrit, écrit encore! Et il m’est arrivé un truc que je n’avais pas prévu.
Histoire que tu comprennes, cette histoire est celle dont je suis le plus fier. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi exactement. Je sais juste que je suis fier de cette histoire et de son écriture.
Je l’ai commencée le weekend, comme d’habitude, et je l’ai finie ce matin, jeudi. Cette histoire m’a proprement hanté. Je pensais à elle la nuit, j’écrivais le matin, le soir! Je me perdais dedans et c’était une sensation que je n’avais pas eue avec les autres.
Je ne voyais pas le temps passer, juste les mots défiler.
Cela ne m’a pas empêché de globalement suivre la direction que j’avais décidée et c’est pour cela que je suis si fier. J’aime mon histoire car elle m’a envoûté, car sa trame est solide à mes yeux et que les points que je souhaitais connecter sont connectés. J’ai un thème secondaire que je n’ai cependant pas pu aborder dans sa globalité mais comme le nom l’indique, ce n’est pas bien grave. J’ai cependant laissé de l’ambiguïté sur certains éléments volontairement.
Et avant de m’en rendre compte, j’avais passé 11 h sur cette histoire et écrit 6500 mots. Ou l’équivalent de 39000 caractères espaces comprises. Ou l’équivalent de 26 pages.
J’ai donc, en 1 semaine, fait l’équivalent de 3 semaines d’écriture.
Ce n’est qu’après que je me suis posé les questions parasites. J’ai décidé de couper mon histoire en deux pour la partager en deux e-lettres à mon audience. Déjà pour éviter d’envoyer une histoire de 6500 en une fois mais aussi, et surtout, pour respirer. Cette histoire était une bouffée d’endorphine et maintenant que je l’ai finie, je me rends compte que je suis artistiquement épuisé.
Compte tenu de sa densité, j’ai décidé mériter une “pause”!
Passons aux apprentissages…
En mettant toutes ces pensées parasites de côté, j’ai vraiment pu me concentrer sur ce qui importait à mes yeux: créer. Je me suis aussi rendu compte, par extension, que ce qui m’animait dans l’écriture n’était pas l’écriture elle-même. Les mots sont juste un outil, un outil pour raconter des histoires.
Ce qui m’anime, c’est ça, justement: raconter des histoires et faire naître des émotions.
Et pourtant…
Alors que j’écrivais L’Envol de Cathlyn, puisque tel est le nom de l’histoire en question, je me suis rendu compte que je ne projetais pas assez mes propres émotions. J’ai tout un monde dans la tête, tout un tas d’images et c’est ça qui me fait frémir, rire, parfois pleurer, quand j’écris mes histoires. Mais je n’arrive pas à correctement transmettre ce monde, ces images.
Ces émotions.
J’ai encore beaucoup trop de lacunes dans mon écriture et mon imagination en est bridée. Parfois, je me suis surprends à penser “tu ferais mieux de trouver une autre manière que d’écrire car là, tu n’y arriveras pas”.
Par extension, je visualise les limites de ce défi, que je vais tout de même continuer. Jusque là, ma méthode de travail fonctionne car mes histoires sont, très clairement, peu complexes. Deux voire trois personnages clés, un ou deux éléments perturbateurs, une ou deux révélations… Et c’est normal. Faire plus en 2000 mots serait une hérésie. Pourtant, dans la réalité d’un roman, chaque chapitre est une histoire, ou presque. Autrement dit, chaque chapitre mérite que j’y mette autant de cœur à l’ouvrage que pour mes histoires ici.
Mais il y a une difficulté additionnelle. Un roman, c’est une multitude de petites histoires qui doivent être cohérentes entre elles. Il ne s’agit donc pas seulement de faire un plan pour chaque chapitre, il faut aussi que chaque chapitre ait un sens pour l’histoire dans son ensemble.
Et moi, j’écris une trilogie, je rajoute donc trois fois plus de complexité dans la cohérence de mon histoire.
Au moins.
C’est proprement effrayant.
Et il ne me reste que 1 an avant de publier le Tome 1. Alright.
À la prochaine!