2023 ne sera pas une année de publication
Adolescent regardant une éclipse et réfléchissant au chemin à prendre

2023 ne sera pas une année de publication

Cette année a des notes particulières et j’aimerais pouvoir lui donner l’éclat qu’elle mérite en mettant l’écriture au premier plan.

Le nombre 23

J’aime beaucoup ce nombre.

C’est le chiffre parfait. Il est premier en plus d’être impair et 2+3 font 5, le mois de Mai et son deuxième jour. Cela n’a point beaucoup de sens probablement mais ça me va très bien.

Naturellement, quand j’ai repoussé ma publication initiale de 2020 à 2021 puis à 202plustard, j’ai pensé à 2023. J’y ai vu un signe, une année parfaite!

Dans les faits pourtant, je dois me rendre à l’évidence: il y a encore beaucoup de travail devant moi pour accomplir ce que je souhaite accomplir.

2023 ne sera donc pas l’année durant laquelle Hebenelia verra le jour.

Des ambitions disproportionnées

Depuis 2020, j’ai terminé 1 tome 1, débuté 1 tome 2 et débuté 1 autre tome 1, pour ma saga Hebenelia.

En 2022, j’ai repris l’ensemble de mon histoire et surtout de mon monde, mettant de côté 10+ ans de travail pour enfin faire les choses correctement – ou à la hauteur de mes ambitions nouvelles.

Chaque année vient avec elle la réalisation qu’il faut reprendre plus en amont de la cascade quitte à changer le cours de l’eau et assécher un lac. J’ai conscience que c’est un travail nécessaire mais c’est un travail épuisant mentalement car chaque fois, c’est un contre-temps face à mes envies de mettre cette saga sur papier.

J’aurais pu publier le tome 1 tel que terminé en 2020, je pense. J’aurais pu décider de partir à la course aux maisons d’édition et ses échecs mais je ne l’ai pas fait.

Je l’ai pas fait alors car je ne savais pas où j’allais dans mon histoire après ce tome 1 et cela n’était pas envisageable pour moi.

Je veux écrire une aventure qui reste. Une aventure qui marque. Une aventure éternelle.

Le tome 1, c’est juste un début. La trilogie 1, c’est juste un début. Les aventures canons de Clara, William, Lyzia, ce sont juste un début.

Sauf que ce début, il est fondamental dans la suite de mon grand univers. C’est dedans que s’ancreront tant d’autres histoires, que ce soit avant ou après, c’est avec lui que je m’exposerai pour de bon.

Je n’écris pas une trilogie.

J’écris un univers.

Et ça, ça prend du temps.

Camp NaNo de Juillet?

J’ai énormément avancé dans mon écriture ces dernières semaines, néanmoins.

A ma façon.

Initialement, je devais avoir terminé le premier jet de mon nouveau tome 1 en ce début d’année.

Initialement, je devais avoir terminé le storyboard de mon nouveau tome 1 durant le NaNoWriMo 2022.

Dans les faits, je n’ai pas attaqué mon storyboard du tout car je suis encore dans la création et la mise à plat de l’ensemble de mon univers avec sa complexité et ses embranchements sur tant de tomes et surtout bien avant tous ces tomes imaginables. D’ailleurs non seulement je ne l’ai pas attaqué ce storyboard mais en plus j’en ai totalement démolie les vieilles fondations en me focalisant sur la cohérence de mon univers plutôt que mes envies scénaristiques, quoique je devrai à termer pouvoir concilier les deux.

Cela étant dit, je vais bientôt toucher au but et enfin commencer ce fameux storyboard, 6 mois après sa fin présumée.

Alors peut-être que le prochain Camp NaNo sera pour moi l’occasion d’écrire pour de bon. Je n’ai pas écris d’histoires depuis très longtemps à dire vrai et cela me manque. Beaucoup.

Chaque chose en son temps.

Troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité

Décidemment, 2023 catalyse beaucoup de choses.

Cette neuroatypie qui prend également le nom de TDAH est un sujet que j’explore depuis plusieurs années.

Pour faire simple

La meilleure définition que je puisse te donner est cette vidéo, et encore, elle ne reste que partielle:

Et je rajouterai:

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental fréquent (environ 5-8% des enfants et 4 % des adultes) qui se caractérise par une difficulté persistante à moduler l’attention qui se traduit par des erreurs d’inattention, une difficulté à maintenir l’attention de façon soutenue, à résister aux stimuli distracteurs, à organiser, débuter et terminer une tâche, des oublis et une tendance à égarer ou perdre  ses objets). La bougeotte associée au TDAH implique une difficulté à contrôler les mouvements (hyperactivité motrice), les comportements (impulsivité) et parfois aussi les émotions (hyper-réactivité émotionnelle). Les impacts du TDAH  peuvent se retrouver dans plusieurs sphères de vie, autant la vie quotidienne, familiale, sociale, académique que professionnelle. – Association des Médecins Psychiatriques du Québec

Rajoutons que le diagnostique à l’âge adulte est particulièrement complexe car il peut être aussi le résultat de facteurs psychologiques et sociaux (traumatismes, anxiété, états dépressifs etc.) générant des comportements similaires à ceux d’un TDAH sans que ce soit le résultat d’une altération cérébrale. Il y a bien un questionnaire pouvant aider à ce diagnostique mais il ne suffit pas à identifier pour sûr cette neuroatypie.

Rechercher l’information

De mon côté, cela fait quelques années que je me pose des questions, depuis 2016 globalement, sans particulièrement m’être penché sur la question. Début 2022 pourtant, j’avais contacté une neuropsychologue pour débuter un suivi mais je me suis rapidement retrouvé en errance médicale face à une professionnelle de santé pas professionnelle du tout, qui m’aura rapidement envoyé un questionnaire puis mis de côté pendant 2 mois avant de me renvoyer son interprétation en disant “ouais, y’a probablement un tdah” avant de ne plus répondre du tout.

C’est là que commence ce long chemin entre deux sentiers: ai-je un problème de personnalité ou est-ce un problème neurologique? Suis-je un abruti paresseux et désorganisé ou simplement une personne dont le cerveau fonctionne différemment de celui de 90% de la population adulte? Est-ce quelque chose que je peux corriger ou quelque chose que je dois accepter pour mieux vivre?

On se retrouve alors en 2023, plusieurs mois après le début de ce débat intérieur et avec mon début d’année chaotique comme trigger pour un diagnostique plus poussé encore. Je bénéfie alors d’un conseil fiable pour une nouvelle neuropsy avec qui je suis en suivi actuellement et ce depuis quelques semaines.

Au quotidien

Pourquoi je me pose des questions? Je n’ai, je crois, pas répondu à cela. Avant, je dois te prévenir: ton premier réflexe sera certainement de penser “bah, comme tout le monde!” ou encore “non mais ça, c’est juste parce que tu es [bazarélique / désorganisé / fainéant / procrastinateur / étourdi / malpoli / …]. Je te demanderai donc de la bienveillance mais aussi de penser à toutes les personnes pour qui non, c’est pas si normal que ça! D’ailleurs, beaucoup de travail personnel est fait pour compenser chacun de ces états.

Dans le milieu professionnel:

  • Si je travaille avec du monde autour de moi, je suis incapable de rester concentré car mon esprit vagabonde dans la direction du moindre mouvement ou conversation; j’écoute donc constamment de la musique pour tenter de canaliser mon attention.
  • Je suis irrémédiablement attiré par les notifications sur mon téléphone ou sur Slack (plateforme de communication pro); j’essaie de limiter les indices visuels ou sonores pouvant attirer mon attention.
  • Je peux commencer la rédaction d’un mail puis penser à un truc que j’aimerais finir, puis un autre, et encore un autre, et finir par n’envoyer mon mail que 6h plus tard; je trie ma boîte email automatiquement et je limite le nombre de brouillon aux envois prochains.
  • Je peux aussi mettre 1h30 à rédiger un mail hebdomadaire de 5 minutes car celui représente une semble de micro-tâches qui me demande beaucoup d’attention; je me mets alors des défis pour les rédiger au plus vite et sur le créneau prédéfini.
  • Lorsque je suis face à une tâche qui demande beaucoup d’étapes complexes, je suis dans l’incapacité de la commencer tant que je ne visualise pas chacune des étapes que cette tâche représente; j’essaie au maximum de décomposer ce projet en grosses étapes que je cale ensuite dans mon calendrier.
  • Je passe énormément de temps sur des tâches à valeur ajoutée faible ou invisible pour autrui mais précieuse pour moi, comme l’alignement de mes présentations ou la propreté de mes tableaux; peu de choses possibles de ce côté, j’aime à penser néanmoins que cela me donne une rigueur dans mon travail et une bonne flexibilité face aux changements aussi.

Dans ma vie personnelle:

  • En conversation avec quelqu’un, je peux très facilement décrocher et ne plus du tout écouter; je n’ai pas encore de recette pour cela
  • Je peux soit être profondément concentré dans une activité (principalement vidéo-ludique ou de recherche sur un nouveau sujet fascinant) ou totalement incapable de me tenir attentif sur quoi que ce soit; je n’ai pas non plus de recette ici.
  • Si ce que j’ai à faire n’est pas noté quelque part, il y a peu de chances que je le fasse ou alors je vais passer ma journée à penser à ce que je dois faire; quand j’en prends le temps, je note tout.
  • Tout. doit. être. structuré. ou totalement désorganisé mais de façon méthodique.
  • Je suis en constante stimulation (mouvement, musique, agitation autre) et en même temps je suis vulnérable face à trop de stimulis non sollicités.
  • Je dors très mal, bouge beaucoup la nuit et dors comme une pierre une ou deux fois par an.
  • Je suis un terrible amoureux qui peine à donner de ses nouvelles et qui réfléchis tardivement aux cadeaux ou alors les a depuis 6 mois mais trouvera un moyen de les donner en avance pour ne plus y penser.
  • Je suis borné face à mon organisation et peine à ne pas suivre les étapes que je me suis fixé ou le plan que j’ai en tête pour réaliser une activité quelconque et je peux facilement être incapable d’avancer tant qu’une tâche n’est pas accomplie car les rouages sont alors grippés.
  • Les tâches ménagères sont compliquées à gérer car si je ne les planifie pas, je ne les fait que “un jour”; si j’ai un empêchement le moment où je les ai prévu, je ne pense plus qu’à ça au point de m’en pourrir la journée; j’essaie donc de les anticiper un peu et de les caler sur des moments très réguliers.
  • Trouver et m’accorder sur un aménagement de quoique ce soit requiert tout un tas de pierres qui doivent s’imbriquer dans ma tête sans quoi je n’arrive pas à composer le chemin vers la destination. Oui, y compris pour simplement peindre un mur. De l’autre côté, je peux passer des heures à comprendre la différence entre différentes chevilles de fixation.

Cette neuroatypie potentielle a des avantages certains mais aujourd’hui, je ne suis pas en quête de comprendre ses bénéfices mais de comprendre si elle s’applique à moi tout court et ainsi pouvoir m’adapter ou savoir ce que je dois faire pour, finalement, aller mieux.

Aller mieux, oui. Depuis quelque semaines, soit le début de ce diagnostique pour de bon, je suis passé par de nombreuses phases qui se résument par: avoir l’impression d’être cassé,ou avoir l’impression d’être un bon à rien. Autrement dit: soit être neuroatypique, soit être neurotypique mais bourré de défauts.

Dans les faits, les symptômes sont là et je dois les régler ou les compenser… encore faut-il savoir si je peux les régler et ce que je dois compenser.

Vivre comme si

Depuis quelques jours à présent, j’essaie de vivre comme si j’avais un TDAH en me demandant ce que je dois faire dans tel ou tel contexte pour que la situation soit plus simple. Si je n’arrive pas à me concentrer sur une tâche au travail, alors je la replanifie et prends ce temps pour travailler sur quelque chose qui m’active davantage. Si je tourne en rond chez moi en dépit de toutes les choses que je souhaite faire, alors je vais marcher ou je suis le courant de mes envies (généralement jouer). Si j’ai une idée qui prend trop de place, je creuse cette idée ou la réalise le plus tôt possible pour faire de la place. Si…

Et pourtant, je me dis sans cesse aussi ne pas être légitime à avoir cette même réflexion. Après tout, et si je n’avais pas un TDAH?

C’est donc, comme tu le vois à présent, un sujet complexe pour un diagnostique particulièrement fragile et incertain. Je reste dans l’attente perpétuelle, tâchant au mieux de vivre avec toutes ces aspérités de ma personnalité, persuadé qu’elles sont le commun de tout le monde tout en ayant perpétuellement l’impression d’être cassé et pas comme les autres.

Alors, faute de réponse, j’explore, je continue de trouver des mécanismes de compensation et de me développer personnellement jusqu’à ce que l’un ou l’autre ou les deux méthode se montre être la réponse directe à comment fonctionne ma personne et mon cerveau.

Dans tout cela, j’essaie malgré tout d’être sympa envers ma personne.

2023 est une année pivot

Qu’importe ce qu’il se passera cette année, j’en aurai appris quelque chose. Certes, c’était vrai en 2022, en 2021 et 2020; ce sera vrai en 2024 aussi.

Pour autant, cette année spécifiquement marque la rencontre de bien des rouages dans mon esprit, le retour d’ambitions mordantes, de motivations dévorantes et de rêves éveillés. J’ai atteint des palliers essentiels dans ce que je souhaite accomplir et tout le travail acharné de ces dernières années commence à prendre forme et à fleurir, quand bien même j’y ai beaucoup laissé aussi.

Je ne publierai pas de recueil, probablement pas de roman non plus.

Pourtant, j’aime à voir 2023 comme l’accomplissement d’une étape fondamentale de ma vie d’écrivain et je vais continuer de tout faire pour lui en donner cette valeur et être à la hauteur de l’amour que je porte aux deux derniers chiffres de cette année.

Après tout, j’ai des rêves à réaliser et un univers à libérer.

Alors, en route.

Pierre-A

Pierre-A

Jeune aventurier perdu entre digital et fantasy. Derrière cette description douteuse se cache un écrivain en quête d'évasion et un web-analyst hyperactif. Derrière cette deuxième description douteuse, juste un grand enfant comme les autres, fougueux et créatif.

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