Créaquage = Craquage Créatif.
Je me suis remis de plusieurs mois de léthargie dans ma créativité. Je te partage mon expérience pour que tu y trouves de quoi t’aider!
Des mois d’articles
Si je vais tâcher de te résumer ce qu’il s’est passé sur le sujet et te partager mon expérience, je t’invite à lire les articles écrits au fil de mes émotions:
- 2 mois pour rendre un bouquin publiable – début de cet arc narratif.
- Écrire 1 histoire par semaine et l’envoyer – le défi qui chamboule tout.
- 50 Nuances de Blank – j’ai un problème.
- Le Retour des Couleurs – deux mois de pause plus tard avec la certitude que c’est fini.
- Dédoublement – conflit intérieur entre ma vie d’artiste et ma vie professionnelle.
- Bilan de mon NaNoWriMo 2020 – au fond du puits mais toujours là à écrire.
- Prendre soin de l’humain – prise de conscience que je dois aussi prendre soin de moi.
- Faire de la place pour l’intuition – découverte de mes forces.
- Mood du 2 Mai – j’ai pleinement dépassé mon créaquage et c’est mon anniversaire.
Cet Été-là
Sujet du jour en deux mots: burnout créatif. Ou comment avant l’Été 2020, j’ai créaqué. C’est comme craquer mais pour les artistes!
Burnout créatif… Pour beaucoup, c’est un grand mot, pour les plumes passées par là, ce n’est pas toujours assez. Comment définir cette sensation qui te serre la gorge quand tu écris, qui te laisse une vague froide dans le ventre quand tu essaies d’imaginer ton monde, qui t’empêche de dormir la nuit car tu ne cesses de réfléchir à ce que tu peux faire? Quels mots mettre sur ce petit démon qui te fait douter de toi car tu as beau te courber sur ton clavier, regarder ton carnet, qui te donne l’impression que tout ce qui sort de ta tête n’est qu’un amas de mots emmêlés sans saveur, sans but… sans espoir? Qui te chuchote dans l’oreille des choses absurdes? Mets les mots que tu veux là-dessus, quelle importance. If you know, you know. Cette période, nous la vivons toutes et tous un jour ou l’autre, tous et toutes différemment. Et nous nous en rendons souvent compte trop tard…
Pour moi, tout commence au Printemps 2020. L’Été suivant, je comptais publier mon premier roman, le premier Tome d’Hebenelia. J’avais prévu de le faire depuis l’Hiver précédent. J’étais prêt, en tant qu’écrivain, à me lancer dans l’aventure de la publication. En tant qu’écrivain, oui, mais pas en tant qu’auteur.
En effet, j’assumais enfin mon moi “Ecrivain” et ne bafouillais plus des trucs du genre “j’écris un peu le reste du temps” quand on me demandait ce que je faisais. Je suis Web Analyst et Écrivain de Fantasy. Point. Pour autant, la pièce maîtresse de mon art, Hebenelia, n’était pas digne d’être publiée.
Ce roman, je le rêve depuis 10 ans. Dix ans d’écriture, d’apprentissage, de remise en question, d’études, de maturité… Dans un seul ouvrage. Ce Tome 1, je l’appelle mon Frankenstein. Non, il n’est pas prêt, il doit encore attendre. Je me laisse alors jusqu’à l’Été 2021 et je me lance dans une course chronométrée dans laquelle je m’impose des étapes pour affiner ma plume et mieux me comprendre, chacune ayant un impact très positif sur moi et un peu destructeur aussi…
Première étape: écrire 1 histoire par semaine de minimum 1000 mots à envoyer tous les jeudis via mon Evasion-letter et ainsi honorer la promesse faite à mon lectorat: lui ouvrir une fenêtre d’évasion, toutes les semaines.
J’aurai tenu 2 mois.
Le 26 Juin 2020, j’écrirai “50 Nuances de Blank“: sans m’en rendre compte, je suis en burnout créatif. C’était insidieux, indolore, imperceptible. Tout se passait bien, pourtant, les premières histoires: je planifiais et ébauchais le weekend, terminais l’écriture du lundi au mardi, préparais mon e-lettre pour le jeudi, 14h30 et finissais avec l’écriture d’un billet sur le sujet le weekend suivant.
Rince & Repeat.
Vient cette histoire qui sera ma préférée de cette période, L’Envol de Cathlyn, dans laquelle je déverse un amour incroyable, tant je suis pris dedans, projeté et fier de ma réalisation. Les émotions que j’y explore et que je ressens, je les avais perdues depuis si longtemps. Mon roman, je n’écrivais plus réellement dessus depuis un moment; j’avais oublié ce que ça faisait de se laisser porter par cette sensation si réconfortante qu’est l’inspiration folle et entêtante, celle qui t’empêche de décoller de ton clavier et te faire dire “encore un paragraphe”. J’étais heureux. Cela m’avait terriblement manqué.
Le problème, c’est que l’écriture – l’art – c’est comme manger du sucre. Si tu en manges un peu régulièrement, tout va bien. Par contre, si tu dévores une tablette de chocolat en moins d’une heure, le pic glycémique – inspirationnel – et sa descente sont particulièrement dangereux.
La descente, pour moi, elle s’est faite en confrontation avec Les Spectres du Manoir. Pendant que je m’envolais, je ne voyais pas qu’à l’intérieur, je fondais. Cette histoire était beaucoup trop ambitieuse et rendu au mardi, je l’avais à peine commencée au regard de mes ambitions car j’avais trop d’idées, trop de possibilités, trop de choses à dire, à bâtir. Dans ma tête régnait un vacarme que je n’arrivais plus à faire taire.
Je décide de n’envoyer qu’un bout d’histoire, (me) promettant de la découper sur plusieurs semaines.
J’ai menti.
J’écrirai 50 Nuances de Blank quelques jours après. Rendu là, mon cerveau n’avait plus que trois mots: “Planifier. Écrire. Envoyer” jusqu’à ce que tout se mélange et que je n’arrive plus à rien… et surtout pas à travailler sur la chose qui compte le plus pour moi: Hebenelia.
Je n’arrivais plus à voir l’avenir de ma Clara, ma protagoniste, et de ses deux meilleurs amis William et Lyzia. Je ne les comprenais plus, n’arrivais pas à les voir grandir dans un monde qui malgré toutes ces années d’écriture restait terriblement flou. J’écrivais, griffonnais, m’échinais continuellement pour trouver des réponses, je bouquinais des ouvrages sur l’écriture, j’avançais sans avancer…
En résumé: j’étais en train de créaquer et je ne le savais pas.
Et c’est là que Marjolaine est arrivée, une fois de plus.
Pause & Apathie
De tout cet Été 2020, je n’ai eu le droit qu’à un carnet et un stylo pour écrire. Ce n’était pas une injonction de ma chère amie, puisqu’elle les déteste, mais une suggestion appuyée (bisous bisous). Elle avait raison bien sûr et c’est bien pour ça que je l’ai suivie dès le début: décrocher de toute cette pression que je m’imposais, c’était faire de la place pour ce que j’avais oublié: le plaisir d’écrire.
Il m’aura là aussi fallu 2 mois pour réécrire mes premiers mots dans Hebenelia mais je n’étais pour autant pas remis. Ce dernier point, cela dit, je ne m’en suis rendu compte que bien plus tard. Quelque temps après, pour Novembre, je me lançais dans le NaNoWriMo 2020 avec pour ambition d’écrire le Tome 2 de mon univers… alors que le Tome 1 était bancal.
Ouaip.
Ça ne s’est pas vraiment passé comment prévu. Ou bien si, je savais déjà ce qui se passerait… Mais j’ai essayé et je ne regrette pas.
À ce stade, pourtant, j’avais dépassé mon burnout et j’étais enfin en convalescence, sans le savoir, pour la simple et bonne raison que j’avais retrouvé de l’amour pour mon écriture, malgré tout. Cela, tu le devines… C’est précieux. En réalité, je pensais aussi sincèrement m’être échappé de cette situation, ayant achevé cela, sans savoir que j’étais vraiment en convalescence.
Je n’étais pas pleinement remis car je n’arrivais toujours pas à avancer dans Hebenelia et le souci était ailleurs: j’avais perdu quelque chose, dans tous mes apprentissages: mon intuition, le carburant de ma créativité.
Nouveau souffle
Faisons un dernier saut dans le temps et retrouvons-nous… au Printemps 2021.
Ainsi, ça fait plus de 1 an, depuis l’Hiver 2020, que j’assume qui je suis: un écrivain. Nous le savons toi comme moi, ce n’est pas si évident, n’est-ce pas?
Entre les deux, il y a eu le Printemps 2020 où je me lançais le fameux défi, l’Été 2020 où je soignais mes brulures, l’Automne 2020 où je ne pensais que “NaNo” sans être vraiment guéri et l’Hiver 2021 où je voyais enfin la lumière.
Et ensuite, il y a le Printemps 2021. Au Printemps 2021, j’estimais être remis de ce créaquage.
Je sais à présent mieux qui je suis en tant qu’écrivain, mieux que jamais auparavant. Ces 12 derniers mois furent très durs pour l’écrivain en moi mais j’ai appris tant de choses. J’ai appris comment je fonctionnais, ce qui pouvait me bloquer ou au contraire m’aider, j’ai retrouvé des saveurs que j’avais oubliées depuis bien avant 2020…
En clair, je me suis perdu pour mieux me retrouver.
Je n’ai pas partagé mes écrits entre l’Hiver 2021 et le Printemps 2021 tant il n’était pas terrible. Je les ajouterai sur ce site à l’avenir… Maybe. Je te conseille pourtant très vivement de lire Bluemie, l’un des symboles de ma guérison tant j’aime cette histoire.
La question que tu poses à présent c’est… comment dépasser tout cela?
Breath In… and Breath Out.
La réponse n’est pas simple ni universelle mais voici ce que je peux te dire:
Tu es ton pire ennemi.
Et tu es ta meilleure amie.
C’est cliché, ouais, et c’est tellement vrai.
Ne le prends pas mal ni péjorativement mais nous sommes dramatiques. Je le répète. Nous sommes des dramas.
C’est souvent dans nos ténèbres que nous trouvons notre confort. On s’y sent à l’aise, au chaud et chez nous, c’est souvent là que naissent nos émotions les plus prenantes. Mais à trop y rester, nous avons tendance à ne plus nous écouter ni à voir ce qu’il se passe autour de nous et le plus souvent, nous n’en sortons pas sans aide.
La réponse qui n’est pas universelle se trouve en partie en dehors de nous: elle se trouve dans les personnes avec qui l’on parle, dans les mains que l’on nous tend, dans les conseils que l’on refuse d’entendre jusqu’au jour où on se dit qu’ils ne sont pas si bêtes, en fait.
Mais par-dessus tout, la réponse qui n’est pas universelle est en nous depuis le début. Et pour la trouver…
Il faut parfois faire une pause et s’écouter car elle est silencieuse, discrète.
Elle attend simplement que tu lui fasses un peu de place sous la couette.