Ecrire 1 histoire par semaine & l’hypocrisie de l’inspiration
J’ai décidé d’écrire une histoire par semaine pour faire grandir cette bestiole qui s’appelle l’Imagination et trouver mon rythme d’écriture.
Un défi créatif
Cette semaine, j’ai décidé d’une chose importante pour poursuivre mes rêves. Je vais écrire une petite histoire par semaine. Quand je dis une petite histoire, j’entends entre 1000 et 2000 mots.
C’est pas énorme, hein? J’arrive très bien à aligner nombre de mots sous des éclairs d’inspiration.
Mais voilà…
La beauté de ce défi ne réside pas dans ma capacité à aligner des mots sous des éclairs d’inspiration.
La beauté de ce défi réside dans ma capacité à faire naître l’inspiration là où je pensais ne pas l’avoir… ou la voir.
En réalité, je suis un hypocrite quand je parle d’inspiration.
Quand je parle de mon univers et de ce qui se passe dans ma tête pour répondre à “mais d’où te vient toute cette inspiration?!”, je réponds le torse bombé par “oh, tu sais, j’ouvre mes sens: la nature, la musique, les émotions, les instants”.
C’est hypocrite car en réalité, je me réveille le plus souvent en pleine nuit pour pianoter ce dont j’ai rêvé avant de me rendormir. J’écris sur des petites cartes blanches des idées qui me passent par la tête à un instant volé. J’attrape un morceau de chanson qui volait par là. Je fixe les fonds d’écran de mon ordi qui défilent au rythme de 1 par minute et qui représentent toutes les images que j’aime et que j’ai accumulées au fil du temps (films, jeux-vidéos, photographies, souvenirs…).
J’absorbe des images, des sons, des parfums et je les transforme en mots.
Dire que je suis inspiré est aussi hypocrite que naturel. Non, il n’y a pas d’éclair d’inspiration. Il n’y a que des fragments d’idées flottants dans ma tête, fragments que je m’échine à assembler en posant mes doigts sur mon clavier.
Et fun fact, avant d’écrire l’entrée dans ce journal, j’étais à vrai dire en perdition.
Le rêve de cette nuit
Cette nuit, j’ai rêvé (no way!), de ce genre de rêves qui me donne envie de raconter une histoire. Ce n’est pas rare, pas rare du tout.
À dire vrai, tout un chapitre d’Hebenelia tire son essence d’un tel rêve! Il s’appelle “Les Jumeaux” et je l’ai rédigé au chaud dans ma voiture un jour où j’attendais le début des cours sur le parking de la faculté de Nanterre. Pendant très longtemps, il servait d’introduction à la Partie II du Tome 1 d’Hebenelia. Quand je dis longtemps, je veux dire 3 ans. Puis, j’ai compris qu’il n’y avait pas sa place et mon Tome 1 fut alors amputé de 10.000 mots.
Et 10.000 mots, c’est pas rien. Si l’on prend le standard d’un bouquin où 1 page contient 250 pages, 10.000 mots, c’est 40 pages. J’ai amputé le Tome 1 de 40 pages, ce jour-là. Je suis passé de 75.000 à 65.000 en trois clicks. Mon compteur de mots hebdomadaires a pris un coup et mon objectif de 75.000 aussi. Spoiler alert: aujourd’hui, j’ai rattrapé le temps et suis à 80.000!
J’aime beaucoup ce chapitre et j’ai pris un plaisir intense à le rédiger. Il a aussi beaucoup de sens pour mon histoire car je l’ai créé comme tel et il sera donc l’ouverture du Tome 2 d’Hebenelia. Je dis Hebenelia pour nommer mon bouquin qui pendant 10 ans avait comme nom de code R&T. C’est fou. R&T, pourquoi donc?
Oh mais je me perds, pardon…
Je m’échinais donc à écrire cette histoire basée sur le rêve de cette nuit. Allez, des images en vrac pour voir ce qui se passe dans la tête d’un fou:
- Un Kraken qui protège une caverne enfouie dans le sable.
- Une bague bleu nuit et violet améthyste qui m’a fait penser à une Claddagh Ring.
- Une charmante elfe qui me tend ladite bague et me dit l’amour dans les yeux “Redis-le, si tu l’oses”.
I’m a Geek, I’m a Weirdo. Un Kraken, une Bague, une Elfe… Par les Originels, quel est donc ce scénario digne d’un film à petit budget! Et pourtant, ça m’a inspiré. Toute la journée, j’ai fait tourner le peu d’images qui restaient de ce rêve en réfléchissant à comment raconter une histoire avec ça.
Le soir venu, je me pose donc sérieusement après avoir repoussé l’instant toute la journée. Je prends mon carnet, griffonne des idées en vrac, balance mes fonds d’écran, dessine une grosse flèche qui accueillera la trame et…
Rien.
Il ne se passe rien.
Deux semaines plus tôt, j’avais ouvert ma boîte à petites cartes blanches pour trouver l’inspiration et ensuite reproduire ce même processus de créativité. Ca a donné… Une histoire qui s’appelle Dame Amelia et que j’ai partagé via l’Evasion-letter (tu ne l’auras que si tu t’abonnes! What a little bastard I am).
Je croyais avoir trouvé une formule magique. Sauf que non.
Plus je réfléchissais, plus mon nez se rapprochait de mon bureau à mesure que le poids du manque d’inspiration me tombait dessus. J’ai quand même balancé 427 mots à mon écran avec l’espoir que si les mots glissaient sur le clavier, les idées enrichiraient ma créativité.
Eh bien non.
J’ai quand même écrit avec la frustration et l’envie d’y arriver.
Pourquoi une telle envie?
Je me rappelle l’Islande où je me lançais en quête d’exploration alors même que j’étais exténué. Je me disais “allez, encore un petit effort!” Et WOOSH. Djúpalónssandur. Et Vatnajökull, aussi. Je ne t’insulte pas, ce sont des endroits magnifiques que j’ai vus en luttant contre ma fatigue. Ce sont des endroits que j’ai pu voir en repoussant les limites de mon corps et avec la conviction de découvrir quelque chose.
Certaines histoires, je les ai écrites en repoussant les limites de mon imagination. Je réfléchis, creuse, marche encore dans mon imaginaire et parfois… WOOSH. Dame Amelia.
Alors oui, j’espérais faire pareil ce soir avec ce rêve et au lieu de cela, me voilà à 810 mots en 15 minutes juste à raconter comment je n’arrive pas à aligner 2000 mots en 1 semaine.
Pourquoi ce défi en dépit de cette frustration d’écrivain?
Parce que je suis convaincu que forcer à travailler ce petit ange-démon dans ma tête permettra de m’aider. Comment? Aucune fichtre idée! Juste une intuition, c’est suffisant, non?
Je sais que mon meilleur remède contre le manque d’inspiration est d’écrire tout ce qui virevolte et s’emmêle dans ma tête jusqu’à ce que le nœud se dénoue pour raconter une histoire.
Et franchement, quelle sensation, tu n’imagines pas, quand tu écris et que soudainement tous les chemins pourtant si distants se rejoignent sur la route qui s’appelle “Une histoire”. Cette sensation, c’est un soulèvement intense en toi. Tu vois ce moment où tu as un mot sur le bout de la langue et qu’après avoir lutté durant des minutes, WOOSH, tu le trouves? Eh ben tout pareil mais à l’échelle d’une aventure de 2000 mots et d’une soirée à douter, déprimer et t’énerver.
Voilà mon ambition irréaliste pour les semaines à venir: écrire une histoire entre 1000 et 2000 mots toutes les semaines et la partager via l’Evasion-letter.
Damn it, je pousse même le sadisme en mettant de côté toutes les histoires que j’ai déjà écrites et que je n’ai jamais partagées!
Enfin bref. J’ai atteint les 1000+ mots selon WordPress #Lol, il est 22h13 et je me suis aussi promis d’enregistrer une partie de ma douce voix en train de lire mon bouquin. Décidément, ma vie n’est que fantasy!
Et pourtant, c’est la vie que j’ai choisie, et ça, ça vaut toutes les insomnies.
Cheers!
P.S.: J’ai cherché un moment le mot parfait pour symboliser cette sensation. PAF sonnait trop violent, YAYE sonne pas bien en pixels. Alors j’ai choisi WOOSH comme le coup de vent qui te cueille en haut d’une falaise.