NaNoWriMo 2021 – Je l’ai fait… mais ai-je réellement réussi?
J’ai participé au NaNo 2021 avec une assiduité étonnante. L’heure est donc de faire une rétrospective avant d’aller plus loin dans mon art!
L’objet de mon NaNo 2021
Vois-tu, j’ai décidé d’écrire une version alternative de mon Tome 1, Tome 1 que j’écrivais à la base depuis 10 ans, qui fait quasiment 80.000 mots avec un début et une fin mais aussi beaucoup d’incohérences et de choses qui ne vont pas. C’est mon très (très (très)) cher Frankenstein. J’étais arrivé à un point où faire des corrections ici et là ne suffisait plus à compenser le déséquilibre de mon livre et j’ai alors décidé qu’il était temps de le reprendre à ses fondations. Bien des mois avant, bien avant d’envisager d’en faire un NaNo, je démarrais un nouveau storyboard, sous l’œil discret mais présent de mon coach Stéphane Séréduik. Mon storyboard consistait d’abord à écrire ce que j’ai appelé des “fragments”, des poignées de phrases qui s’enchainaient pour faire une histoire complète et que je pouvais modeler à ma guise, déplacer, oublier, recommencer, commenter…. Ce fut un exercice rafraichissant que je garderai pour les grands projets d’envergure qui suivront.
Ces fragments qui s’enchainent, je les partageais à Stéphane et pendant quelques semaines, nous nous échangions des fichiers Word commentés et re-commentés jusqu’à arriver à un point où une histoire se dessinait, une histoire dont l’écriture pouvait réellement démarrer…
En Août, je décidais d’en faire mon NaNo pour donner une chance à ce Tome 1 alternatif de voir le jour, faisant fi de toutes les voix dans ma tête.
Mais à quelques semaines du début du NaNoWriMo 2021, je comprenais que je n’avais pas 1 mais 2 storyboards à réaliser.
C’était pas ma première fois…
En 2020, je participais au NaNoWriMo pour la première fois. Je ne vais pas t’en faire le bilan car j’en ai déjà écrit tout un article et je le résumerai en me paraphrasant:
10.000 mots sur 50.000… un échec?
La réponse est simple: je ne sais pas. Je dirais oui et non. Peut-être. Absolument. Hum… La vraie question: selon quel critère?
Sur une base stricte, atteindre 50.000 mots, je n’avais bien sûr pas réussi le NaNo mais j’estime l’avoir réussi sous d’autres angles comme tout ce que j’en ai appris ou le fait que grâce à lui, les Plumes Francopholles sont nées et elles existent encore 1 an plus tard pour le deuxième NaNo et au-delà aussi.
Je pense que ces Plumes, d’ailleurs, et avec l’aide précieuse, invariable et essentielle de mon acolyte Damien, c’est mon plus gros accomplissement du NaNoWriMo 2020. Revenons-en à 2021 cela dit.
…mais celle-ci était plus éprouvante encore.
Écrire, c’était pas le plus dur, au final. Le plus dur c’était d’avancer avec toutes ces voix dans ma tête qui me retenaient.
Tu sais quoi? Je vais te divulgâcher bien rapidement: j’ai écrit 51.323 mots et j’aime beaucoup ce chiffre.
Ouaip.
- Écrire durant chacun des 30 jours.
- Atteindre le score de 1667 mots chaque jour (50.000 / 30 = 1666.66)
- Finir le premier jet de mon tome 1 alternatif.
Bon, comme tu peux le voir sur la capture ci-dessus, j’ai réalisé les objectifs 1. et 2. et même si je n’arrive toujours pas à réaliser l’accomplissement (5 jours après la terminaison du défi à l’heure où je débute cet article), je ne peux pas en nier les effets.
Cependant, ce défi m’a tapé sur le cerveau, c’est un fait.
Il faut dire qu’en 30 jours, j’y ai consacré à minima 63h soit une moyenne de 2h par jour. Dans les faits, la réalité est très différente…
Déjà, je compte dans ces 63h les heures à écrire et non les heures qui enrobent mon temps d’écriture. Celles où je me m’égare sur Youtube, Tiktok et Discord, celles où mon esprit se perd dans le vide mais aussi le temps que j’usais pour planifier mon histoire (avant ou pendant). En réalité, ce chiffre s’élèverait plutôt à une moyenne de 3h-4h par jour.
Ces 3h-4h par jour, je les ai réalisées en toutes circonstances. Oui, même un peu éméché après une bonne soirée ou tandis que ma petite amie dormait juste à côté à 1h du mat’! Et rien que pour ça, à posteriori, je me dis que je suis fêlé (pas pour la petite amie, pour l’assiduité et l’absence de vie sociale normale).
Mais derrière ces heures se cachent beaucoup de choses, en réalité. Des doutes, des peurs, du dégoût, des envies de tout brûler… Écrire, c’était pas le plus dur, au final. Le plus dur c’était d’avancer avec toutes ces voix dans ma tête qui me retenaient.
J’ai débarqué dans le défi avec peur mais motivation.
J’avais un storyboard prêt à être converti et exploité. Mais si j’avais l’histoire canon qui se déroulerait dans mon Tome 1bis, il me manquait les bases de mon histoire:
Ce qui se passe avant.
Oh bien sûr, j’ai pléthore d’écrits sur l’avant du récit autour de Clara, William et Lyzia, mes trois compagnes protagonistes. J’ai des bouts de chronologie, des antécédents.
Mais c’est bien ça le problème! J’ai que des bouts. Je n’ai pas une réelle chronologie, juste quelques grandes idées parsemées sur une flèche temporelle. Tout ce qui arrive dans la vie de mes trois protagonistes prend source dans ce qui se passe en Hebenelia avant qu’elles y arrivent… et je ne sais pas vraiment ce qu’il s’y passe. Je ne le savais pas totalement dans le Tome 1 originel non plus.
Il me manque un storyboard.
Je ne l’ai pas ressenti tout de suite, au cours de mon écriture. Je l’ai ressenti quelque 30.000 mots plus loin en prenant le mur du coureur. Le présent s’est pris de plein fouet le manque de consistance du passé alors que le passé déterminerait la suite du présent. À partir de là, chaque jour fut plus dur que le précédent. Et nous n’étions qu’à la moitié du défi.
Malheureusement, l’heure n’était plus à la préparation et à la planification et quand bien même j’avais des sessions “préparations de scènes” au fur et à mesure (où je transformais mes fragments en scènes précises), je n’avais pas le temps de m’attaquer au cœur du problème susmentionné… Alors je me suis contenté d’écrire en sachant qu’il me manquait cruellement quelque chose pour aller réellement plus loin. T’imagines, toi, avancer sur un projet tout en sachant que tu ne peux pas aller au bout?
soupir.
J’ai encore beaucoup de travail.
Une réussite aigre-douce
Oui, je ne peux le nier: j’ai réussi mon NaNoWriMo 2021.
Cependant, et à l’image du NaNo 2020, j’ai réussi, oui, mais selon quels critères? J’ai écrit 50.000 mots en 30 jours du défi ce qui en fait une victoire. Je me suis quotidiennement accordé du temps pour écrire, quelque chose qui ne m’était pas arrivé depuis plusieurs mois donc c’est aussi une victoire. J’ai réussi à donner un grand coup dans la création de ce Tome 1 alternatif mais je me suis cependant confronté au même mur que l’an passé: la planification. Pas une victoire. J’en ressors épuisé créativement et j’ai besoin d’hiberner car j’ai atteint mes limites. J’avais commencé avec une belle volonté et une certaine affection pour mes écrits mais j’ai rapidement dérapé pour tomber dans la partie “écrire pour avancer et tant pis si ça donne envie de tout brûler”. Pas une victoire.
Au moins, à présent, je sais que je suis capable de terminer un NaNoWriMo…
…espérons que je sache être capable de terminer un livre un jour aussi.
soupir.
Un dernier mot
Ces lignes, là, j’ai failli en faire les dernières lignes de ce billet d’humeur, en ce 23 Décembre où j’en terminais l’écriture. C’aurait fait une belle fin overly dramatique à mon image mais cela ne rendrait pas hommage à ce qui se passe en coulisses.
En coulisses, ce sont pas moins de 26 personnes qui ont écrit avec moi tout le long du mois, dont 11 qui ont atteint leurs objectifs! Ce sont 26 personnes qui, jour après jour, ont lutté contre les mêmes voix, les mêmes peurs, les mêmes doutes et pour les mêmes envies, les mêmes rêves. J’aimerais dire beaucoup de choses sur cette communauté mais ce debrief n’en est probablement pas le lieu.
Cependant, cela me ravit de voir qu’un an après, les Plumes Francopholles sont toujours d’attaque et continuent de voir leurs rangs s’agrandirent pour vaincre ensemble tous les syndromes et voix qui nous pourrissent la vie!
Et ça aussi, c’est une victoire :)
Cheers!