Les Plumes Francophones 2020 – Dans la tête d’un Écrivain
Nous sommes en 2020. Je suis Pierre-Alexandre Yacoub. Je m’apprête à faire un très grand saut. Celui qui me rapproche de mon rêve… Si je ne rate pas la falaise en face. Et oui, sur la photo, c’est moi.
Pour inaugurer cette section du site dédiée à ce qui se passe dans la tête d’un écrivain, je reprends une histoire que j’ai partagé dans l’Evasion-letter. Une histoire bien particulière.
La mienne.
A l’heure où cette histoire se retrouve devant tes yeux, nous sommes le Dimanche 12 Avril 2020.
A l’heure où l’e-lettre est arrivée chez mes abonnés, nous étions le Jeudi 09 Avril 2020.
A l’heure où cette histoire prend place, nous sommes le Lundi 06 Avril 2020, au soir.
Avant cette histoire, j’en avais écrit une toute autre, l’histoire de Dame Amelia, qui se réveille dans un autre monde que celui où elle s’est endormie. Elle était prête, cette histoire, à attendre d’être la reine de l’e-lettre hebdomadaire. Pourtant, Lundi 06 Avril 2020, il m’est arrivé quelque chose que je souhaitais partager.
C’est l’histoire d’un jeune garçon qui rêve de vivre de sa passion, la littérature fantasy, et pour qui 2020 est une année charnière.
L’année de la publication. Mais…
Toujours la même recherche sur Google
Depuis quelques mois maintenant, je tape dans Google “Les Plumes Francophones 2020” pour suivre l’actualité de cette chose. Des semaines, des mois sans nouveauté si ce ne sont les articles de l’an passé.
L’actualité de quoi? Qu’est-ce donc, me demandes-tu?
“Les Plumes Francophones”, c’est le concours qu’organise Amazon Kindle, tous les ans, pour les écrivains auto-édités. C’est le concours pour ceux suffisamment fous ou inconscients pour se lancer tout seul dans la publication d’un livre.
Les gens comme moi.
A la clé? De la visibilité, bien sûr, mais aussi des ressources pour se faire connaître et même la production en livre audio des bouquins gagnants et une série Prime!
Non. C’est surtout, pour moi, la réalisation d’un rêve de gosse.
Celui de vivre de ma passion ou de m’en approcher: la littérature fantasy et son écriture. Lire et écrire toute ma vie et en vivre, voilà ce que je veux, et à travers cette volonté, t’emporter toi aussi.
Me voilà donc, ce soir, à taper dans Google “Les Plumes Francophones 2020”, machinalement. Je la fais depuis des mois, vraiment, cette recherche. Une fois par semaine, sans même m’en rendre compte.
Mais ce soir…
“Le concours sera ouvert du 01 Mai au 31 Août 2020”.
Mon cœur rate un battement, un battement bien moins agréable que celui au bord de cette falaise d’Islande qui m’est si chère.
C’est le battement de la peur, le battement du vide.
Un simple fichier Word
“Le concours sera ouvert du 01 Mai au 31 Août 2020”.
Je lis, relis ces mots sans vraiment les intégrer. Puis je comprends. Et je déglutis.
10 ans plus tôt, j’ouvrais un fichier Word en écrivant quelques phrases, puis quelques pages, sans filet, juste comme ça, avec l’envie, l’ardeur de m’évader, moi qui n’y arrivais plus ailleurs, foutue maturité. Je ne suis pas bien vieux pourtant. A l’heure où j’écris cette e-lettre, j’ai 25 ans. J’aurai 26 ans le 2 Mai. Team 1994. Mais il est vrai qu’à 15 ans, j’étais désespéré de trouver de quoi m’évader. Bouquins, musique, jeux-vidéos, je n’arrivais plus à m’envoler.
Alors j’ai ouvert ce fichier Word.
5 ans plus tôt après avoir peu écrit mais un peu quand même, je réalise soudain ce qu’il représente, ce simple fichier. C’est ma porte d’entrée vers un Ailleurs. Un Ailleurs où je suis sûr de pouvoir m’évader quand je le veux. Un Ailleurs dont personne ne peut affirmer l’existence mais dont personne ne peut l’infirmer non plus. Puis je me suis dit qu’il serait égoïste de garder cet Ailleurs pour moi.
Cet Ailleurs, je l’ai appelé Hebenelia.
Dès lors, j’écrit quotidiennement, ou presque. Tous les matins, pendant que le monde dort, que mes amis, copines, camarades de classe ou collègues se vantent de s’être levés 10 minutes avant de partir de chez eux, j’écris. Quand ils me demandent à quelle heure moi je me réveille et qu’ils apprennent que j’aurais bien pu dormir 2h de plus, leurs yeux s’arrondissent. C’est devenu une scène banale qui me tire un sourire. Je ne fait pas qu’écrire, non. Je développe ce monde qu’est Hebenelia, je rêvasse, je gribouille, je me lamente, je persévère.
Depuis 5 ans, tous les traits de ma vie, tous les points, sont alors connectés à ce petit ouvrage qui pendant très longtemps aura eu comme nom de code “R&T”.
C’est ma raison d’être.
Depuis 6 mois, je suis à cœur perdu dans tout le reste. Publier un livre seul, c’est prendre la responsabilité de s’occuper de tout.
Publier un livre, c’est facile. Il suffit de cliquer sur “Publier”!
Ecrire un livre qui permet aux gens de s’évader, c’est déjà autre chose.
Faire en sorte que ce livre arrive jusque dans tes mains à toi, mais aussi celles d’inconnu(e)s à l’autre bout de la France, du monde, là est la vraie difficulté.
Pourtant, je m’amuse! Depuis bien des années maintenant, coïncidence peut-être, je travaille dans le digital, ou numérique, anyway. Dans le web, quoi. Cette e-lettre, mon site web, tout ce qui gravite autour, c’est mon terrain de jeu! I’m a Geek.
Alors oui, je m’amuse car mon métier se met au service de ma passion et que c’était déjà mon ambition quand, 5 ans plus tôt en Irlande, un collègue m’avait demandé: “Où est-ce que tu te vois dans 10 ans?”
Mais voilà. Nous sommes le 06 Avril 2020 et…
Je ne suis pas prêt.
Dans 4 semaines, un monde d’opportunités s’ouvrira à moi. Dans 4 semaines, le concours des Plumes Francophones 2020 débutera.
Et mon livre, lui, n’est pas prêt. Pas du tout. Enfin, j’exagère. Tome 1, 300 pages, 80.000 mots, 480.000 signes, en relecture par une dizaine de personnes que je chéris avec autant d’amour que de gratitude.
Alors oui, bien sûr, je pourrais attendre le concours 2021, n’est-ce pas? Alors, déjà, ça sonne beaucoup moins bien et surtout, une force obscure me pousse à embrasser 2020.
Folie? Arrogance? Les deux, vraiment.
Et en même temps, je suis excité, cette excitation d’enfant quand on lui dit que l’on va au parc, parce que dans le fond, je suis un gosse qui se rapproche de son rêve. Je n’attendrai pas 1 an de plus car en 1 an, j’aurai certes le temps de “peaufiner”, j’aurai surtout le temps de repousser à l’année suivante. Une fois de plus.
Pourtant, mon travail avant de publier est très loin d’être fini. Ce jour-là, ils étaient une vingtaine à recevoir cette e-lettre. C’est énorme à mes yeux et pourtant si peu à l’échelle de ce concours.
Il y a tant à faire, à commencer par mettre un point final au Tome 1 et à m’assurer que quand je cliquerai sur “Publier”, vous serez tous là et que vos connaissances aussi, et que les connaissances de vos connaissances aussi et que…
Back to Reality
Ce Lundi 06 Avril 2020, au soir, la peur me prend. C’est ça, ma réalité à présent. La même peur que l’on a face à cette descente vertigineuse au parc d’attraction, qui nous fait reculer, hésiter, avant de finalement monter dans le wagon et de rire de bonheur quand la descente arrive.
A toi qui lis ces mots. Je t’investis d’un pouvoir tout particulier. Celui de m’aider à t’aider.
Tout à commencé quand j’ai voulu m’évader puis a continué quand j’ai décidé d’aider les autres à en faire autant. Les gens comme toi. Tu n’imagines pas la force que tu m’apportes en partageant l’Evasion Letter auprès des tiens. Sur Facebook, par texto, par e-lettre, où que se portent ton regard et tes doigts!
Il te suffit juste de partager ce lien: bit.ly/evasion-letter
Que cette vingtaine d’inscrits devienne cinquantaine, centaine, centaines! Permettons ensemble d’aider le plus de gens possible à s’évader en Hebenelia.
Bien sûr, à ce stade, tu aimerais avoir un aperçu de ce monde, non? Je reviendrai pour cela, je te le promets. Le premier chapitre t’attend, quelque part.
Et d’ici là, partage, partage, partage! Et à très vite.
Cheers.